Algérie

Des dizaines d'hectares otages de la bureaucratie à Chlef


L'investissement dans l'agriculture peine à décoller dans la wilaya de Chlef, alors que des dizaines d'hectares sont laissés à l'abandon dans la plaine du Cheliff.Même s'il y a eu quelques concessions au privé par çi par là, de vastes superficies d'agrumes et de terres récupérées par l'Etat restent non remplacées ou inexploitées, en dépit des décisions prises par le gouvernement pour favoriser et promouvoir ce type d'investissement agricole. C'est le cas notamment du périmètre de Yessria, dans la commune d'Oued Fodda, qui demeure en jachère depuis trois décennies. Celui-ci, d'une superficie de 1200 ha, a pu être néanmoins récupéré grâce à un vaste projet de réhabilitation et de réaménagement du site, mais il tarde à être mis en exploitation, pour des raisons non officiellement expliquées. Pourtant, un avis d'appel à manifestation d'intérêt avait été lancé, il y a une année, par l'Office national des terres agricoles, pour la sélection d'investisseurs dans les activités agricoles retenues, à savoir l'agrumiculture, la production de fourrages et les élevages laitiers.
Cependant, l'ouverture des soumissions n'a jamais eu lieu et aucune réponse ni explication n'ont été fournies aux candidats ayant déposé leurs dossiers, appuyés par une étude technico-économique. Interrogé à ce sujet, le directeur de l'ONTA, Youcef Kellal, a tenté de justifier cette situation par «la non-réception du périmètre agricole après les travaux de sa réhabilitation». «C'est faux, affirme le chef de projet, Abdelkader Boudia, le projet a bien été achevé et livré, et une partie du réseau de distribution a même été mise en eau et le reste suivra dès le lancement de la prochaine campagne d'irrigation».
Abondant dans le même sens, des soumissionnaires disent ne pas comprendre clairement les intentions des autorités locales à cet égard, estimant que la décision de mettre le projet de concession des 1200 ha en stand-by ne fera qu'aggraver l'état du secteur, en retardant les mesures décidées par le gouvernement pour son développement et l'intensification de la production agricole. Il faut signaler que le périmètre en question, longtemps affecté par les inondations, a fait l'objet, depuis 2012, d'une vaste opération de réhabilitation et d'aménagement pour un montant faramineux de 580 milliards de centimes.
Le projet, faisant partie d'un programme global de 3500 ha, vise justement à protéger ce périmètre contre les crues de l'oued Cheliff, en vue de sa remise en exploitation dans le cadre de la loi relative à la concession des terres agricoles. Les travaux, exécutés par des entreprises nationales, ont porté notamment sur la réalisation de digues de protection, de réseaux de distribution et d'assainissement, de curage de l'oued sur une longueur de 15 km et de protection du barrage d'Oum Drou.
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