Algérie

Des dizaines d’artisans bijoutiers réhabilités



L’Association des bijoutiers de Beni Yenni, en collaboration avec les autorités locales et le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels, organise deux journées concours d’accès au métier d’artisan qualifié. En effet, la maison de l’Artisanat abrite 42 artisans, dont une dizaine de femmes qui, signale-t-on, travaillent jusque-là dans l’informel. “La 2e édition qui, souhaite-t-on, permettra sans doute aux futurs adhérents, dont 90 % accumulent plus de 10 ans d’expérience, de renforcer les rangs de l’association”, dit un organisateur. Pour rappel, les bijoutiers des “collines oubliées” étaient plus de 400 artisans à se transmettre le métier par succession ouverte de génération en génération, cela en 1987. De nos jours, ils ne sont plus que quelques dizaines à résister aux aléas économiques. “N’était le petit papier officiel (attestation de succès), la bijouterie coule dans mes veines et cela ne nécessite pas de paperasse pour s’affirmer”, fait remarquer un jeune bijoutier. Par ailleurs, les artisans bijoutiers n’arrivent toujours pas à oublier les promesses des instances concernées. Promesses données à l’occasion de chaque édition de la fête du bijou : à savoir, entre autres, l’exonération d’impôts et l’abrogation du contrat de location qui s’étale sur trois ans et qui nécessite parfois des sommes dépassant 180 000 DA. “Nous regrettons l’absence de la direction des impôts pour voir la manifestation et savoir distinguer entre les artisans bijoutiers et les bijoutiers tout court”, insiste le président de l’association, focalisant sur les conditions de travail et les vicissitudes que le plus résistant des artisans doit surmonter pour arriver à réaliser un produit fini et répondre à la quantité que l’écoulement devrait exiger, l’épreuve ne peut être une simple affaire. “Si seulement les hautes instances concernées mettent le paquet pour promouvoir réellement les travaux de l’artisanat en général et de la bijouterie en particulier, Ath Yenni pourront passer au cap de l’exportation avec tout un arsenal de professionnels du bijou berbère”, soutient-on. Toutefois, les infiltrations causées par la contrefaçon ou de l’industrie du toc attirent plus la clientèle non initiée et portent un coup de plus à la bijouterie traditionnelle. Encore une encoche à ajouter aux flambées des prix de la matière première. “Nous payons 1 kg d’argent à 50 000 DA et le corail se vend entre 12 000 et 9 000 DA (selon le calibre), chose qui a poussé les artisans à recourir à de nouvelles astuces telles que la récupération des débris de corail à imbiber de résine pour remplissage de type italien”, nous apprend un jeune artisan créateur. Enfin, pour revenir à ces deux journées de test (théorique et pratique), des ateliers ont été visités au village d’Ath Larbaâ, avant de clôturer les travaux sanctionnés par les enseignants et inspecteurs délégués par la formation professionnelle pour la réalisation de la fibule, avec le respect des consignes (forme, dimensions, couleurs…).


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