Algérie

Des discours sans mots puis des livres sans pages



Des discours sans mots puis des livres sans pages
Comme prévu, la loi sur le livre a été votée, seuls les députés FFS s'y sont opposés contrairement à ceux du PT, malgré le conflit entre la ministre de la Culture et Louisa Hanoune. Que dit cette loi ' Il faut la lire et comme il y a de moins en moins de lecteurs, peu l'ont fait. Mais rien de nouveau, un énième tour de vis va placer l'un des derniers secteurs encore flottants sous la coupe de bureaucrates, juges et acteurs du problème.Sans surprise, l'article 9 reste dans l'ambiance générale de la crispation et stipule que les activités d'édition du livre s'exercent dans le respect de la Constitution, de la religion, souveraineté et unité nationales, sécurité et défense, ordre public et toute la panoplie du parfait autocrate. Un livre pourra être interdit s'il porte atteinte à l'ordre public, ce qui renvoie à une question littéraire, un livre peut-il porter atteinte à l'ordre public ' Khalida Toumi et sa remplaçante à la Culture ont jugé que oui, dorénavant, chaque livre sera épluché par des fonctionnaires. Mais c'est surtout cette «autorisation préalable à toute activité en rapport avec le livre» qui pose problème, à chaque vente-dédicace ou rencontre, il va falloir demander aux autorités suprêmes si c'est possible. Prendre sa voiture, monter au ministère (aux heures ouvrables, c'est-à-dire 6 heures par semaine), trouver le fonctionnaire chargé des autorisations, revenir car il est souvent absent, déposer une demande puis attendre et revenir la chercher. Evidemment, pendant tout ce temps administratif, l'auteur et le lecteur seront déjà partis.Pourquoi bureaucratiser encore plus ce rare secteur qui échappe aux Chorfi, Grine et cette armée de censeurs qui n'ont comme fonction que de clôturer le débat au profit de l'oligarchie au pouvoir ' La réponse est dans la question. Seul avantage de cette loi, ils seront obligés de lire des livres. Mais pas de les acheter. Dommage.




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