Algérie

Des diplômes pour le chômage !


En arrachant haut la main, en 2014/2015, sa licence en langue et culture amazighes à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, Sofiane Hadouche, jeune aveugle (28 ans aujourd'hui), croyait que c'en été fini des recherches répétées pour un poste d'emploi dans ce domaine qu'il maîtrise adéquatement, grâce au braille, et, de plus, un secteur encore en friche si l'on se fie à la demande qui en est exprimée.Sofiane, soutien de famille de surcroît, a hâte d'avoir un emploi à même de lui permettre d'aider ses parents qui ont tout sacrifié pour lui, pour ses difficiles études. Il nous raconte son calvaire : «Sitôt mon diplôme en poche, je me suis présenté à la DAS (Direction de wilaya de Tizi Ouzou de l'action sociale) pour m'enquérir surtout des démarches à entreprendre en vue de trouver du travail.
On me dira que c'est inutile, puisque tout est bloqué à leur niveau». Il lui est suggéré, cependant, d'aller plutôt s'inscrire à l'antenne locale de l'ANEM (Agence nationale de l'emploi). A ce niveau, ajoute Sofiane, «même si je m'étais inscrit, l'on me dira qu'il n'y a pas lieu d'espérer, présentement du moins, avec le gel de tous les recrutements, à cause de la crise économique qui vient de s'installer durablement en Algérie». Le jeune diplômé conserve cependant l'illusion de trouver de l'emploi en se rendant directement à l'ANEM-Alger, où les mêmes propos lui furent tenus. Sofiane se rend, sans désespérer, au ministère de la Solidarité nationale.
Là encore, il lui est «reproché», selon lui, de s'y présenter, alors qu'une agence locale de l'Anem existe à Tizi Ouzou, lui signifiant l'inutilité de revenir la prochaine fois. Sofiane se rend alors au HCA (Haut commissariat à l'amazighité) où, selon lui, des responsables lui ont avoué qu'ils ne peuvent rien pour lui, même s'ils sont «sensibles» à son cas.
Les illusions de Sofiane s'éteignent une à une au fur et à mesure qu'il se présente à d'autres organismes, dont le dernier est l'Ecole des aveugles de Boukhalfa (Tizi Ouzou). A ce niveau, un «avis favorable» lui a été donné pour occuper un poste quelconque, au cas où l'occasion se présenterait. Déjà trois ans d'attente, vainement, pour un diplômé, nécessiteux. Faut-il encore espérer ou désespérer ' s'interroge-t-il.
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