Algérie

Des difficultés à la pelle



Des difficultés à la pelle
Problèmes ? «Vivre dans la clandestinité, c'est plus facile à dire qu'à faire?!?» Tel un leitmotiv, cette phrase revient dans la bouche de tous les sans-papiers avec qui nous nous sommes entretenus.Ce qui leur pose le plus problème, c'est sans conteste le fait de devoir être sur le qui-vive partout et tout le temps. «Nous sommes des prisonniers dans la nature en quelque sorte», image Sid-Ali. «Quand tu es en situation irrégulière, tu n'es pas libre de tes mouvements. Tu es obligé de fuir en permanence la police, tu dois éviter de fréquenter certains endroits et de sortir la nuit au risque de te faire arrêter?», relève, pour sa part, Farid. Pour passer inaperçus, certains harragas installés dans la région parisienne s'habillent chiquement, alors que d'autres se déguisent en touristes en portant, par exemple, un appareil-photo autour du cou. «Les flics ne contrôlent presque jamais les touristes»,?révèle Ahmed. Selon lui, il ne faut surtout pas porter de papiers d'identité sur soi?: «S'ils te contrôlent et trouvent sur toi un document avec ton nom et prénom, tu es certain d'être expulsé dans les heures qui suivent». Autre difficulté à laquelle sont confrontés les sans-papiers, avoir des revenus réguliers.?«Dans le bâtiment, tu peux travailler trois semaines et rester inactif pendant un ou deux mois. Ce sont les patrons et la... météorologie qui décident?», fait remarquer Sid-Ali. De son avis, ceux qui exercent dans la restauration ne sont pas mieux lotis?: «Certes, ils peuvent manger sur place. Mais ils sont très mal payés et perçoivent leurs salaires de misère très en retard. Quand ils osent réclamer leur dû, ils sont tout simplement invités à quitter les lieux?». A en croire nos interlocuteurs, les harragas sont de plus en plus nombreux à vendre à la sauvette des habits, des cigarettes ou encore des montres et des téléphones mobiles dans les rues des plus grandes villes françaises telles Paris et Marseille. «Il paraît que ça rapporte beaucoup», note Ahmed. Ceci étant, «il est de plus en plus difficile de dénicher un job si tu n'as pas de métier, il ne faut pas oublier qu'il y a plus de 3 millions de Français qui sont à la recherche d'un emploi», tranche Farid. Comment font-ils pour trouver un hébergement dans de telles conditions ' «La plupart vivent en colocation. Très souvent, les appartements sont loués par des personnes en situation régulière qui les sous-louent aux sans-papiers. Dans certains cas, on loue au nom de retraités vivant en Algérie, avec leur accord bien évidemment», confie Farid. Selon lui, quelques sans-papiers vivent dans des squats insalubres?: «Il s'agit surtout de personnes arrivées récemment en France et qui n'ont pas trouvé encore de boulot».




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