Algérie

Des deux pieds, mains sur le volant


D'abord on sent cette odeur de caoutchouc brûlé qui dérange. Ensuite, si l'on regarde derrière, on les voit, ces longues et grosses marques en zigzag sur la chaussée, emboîtant le pas au gros camion Algérie. Ce sont des traces de pneus d'un freinage violent et permanent. Depuis qu'il a démarré, le camion passe son temps à freiner sur tout, pour rien, dans les descentes mais aussi dans les côtes, le plat, les virages et même sur l'autoroute. Cette odeur de caoutchouc ' C'est celle des plaquettes de frein qui brûlent à force d'être sollicitées. Cette énergie mise à freiner étonne tous les autres conducteurs qui se demandent combien dépense le camion en plaquettes de frein.A chaque apparition de quelque chose devant, au loin, ce sont les deux pieds qui actionnent la pédale de frein tandis que les mains tiennent fermement et jalousement le volant, ne laissant personne d'autre conduire. Fermeture du commerce extérieur, des médias, de la scène politique, du tissu associatif, du débat citoyen, interdictions diverses, multiples, totales, on freine sur tout, sur les réformes et les avancées sociales, on a peur du lendemain, de l'ouverture, de la foule, des libertés et des autres. L'Algérie, emmenée par de vieux septuagénaires malades qui tremblent, ont la vue basse, ne savent plus conduire et sont terrorisés à la vue d'une ombre de hérisson sur la route, en est réduite à rouler à 10 kilomètres à l'heure tout en freinant, occasionnant de gros embouteillages sur les routes.Ce ne serait pas vraiment un problème si 35 millions de personnes n'étaient pas entassées derrière, dans la benne, encadrées par des milliers de policiers obtus qui, de temps en temps, laissent des gens se jeter dehors. Le camion roule puisqu'il a du pétrole, mais en freinant des deux pieds. Signe particulier ' Il n'a pas peur de l'inconnu mais du connu. Solution ' Le retrait de permis.
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