Après de longues années d'absence, les lignes ferroviaires qui assuraient la desserte des voyageurs au départ de Constantine, vers les villes de l'Est comme Jijel, Skikda, Annaba, du Sud, telles que Batna, Biskra, Touggourt et vers l'Ouest comme Sétif et Bordj Bou-Arréridj, sont appelées à reprendre du service dans les prochains mois et au plus tard, à la fin de l'année, nous indique M. Sifi, directeur régional de la société nationale des transports ferroviaires. Les raisons qui ont sévèrement freiné la SNTF dans son service public sont aussi diverses que variées. La décennie noire où le terrorisme a provoqué des ravages, en détruisant la plupart des locomotives, ainsi qu'un nombre important du matériel roulant, comprenant indifféremment des voitures à voyageurs et des wagons de marchandises, le manque d'entretien des infrastructures qui périclitaient, un personnel impuissant faute de moyens et de matériel, les actes de vandalisme qui ont provoqué des perturbations graves dans le système de communications, etc. Bref, cette addition de facteurs a provoqué une lente agonie du rail. La situation durant des années a été tellement catastrophique que la suppression des trains de voyageurs vers presque toutes les destinations et les villes indiquées plus haut, est devenue nécessaire. Selon le directeur régional, outre les dégâts causés par le terrorisme, la région de Constantine était devenue le terrain de prédilection de malfaiteurs qui ont pillé et saccagé des kilomètres de câbles de téléphone et de commande à distance des appareils de signalisation de pleine voie, ce qui a provoqué un désastre dans la circulation des trains et des pertes sèches de plusieurs milliards de centimes. Durant cette période, les cheminots ont travaillé avec des budgets dérisoires, tout juste aptes à permettre les réparations d'urgence. Le système d'exploitation ultra-moderne mis en service, à la fin des années 80, a été rendu inopérant par ce nombre incroyable de vols et d'actes de malveillance, obligeant ainsi la SNTF à retourner près de 30 ans en arrière, après la remise en fonction, en désespoir de cause, d'un système d'exploitation datant du début du vingtième siècle. Les répercussions ont été désastreuses dans le domaine de la régularité et du respect des horaires, ceci sans compter les nombreux déraillements dûs à la vétusté des lignes. Ceci à tel point qu'un train reliant Alger à Constantine, soit une distance d'un peu plus de 460 km, mettait de 10 à 11 heures pour rejoindre sa destination. Les trains de banlieue ont été réduits à leur plus simple expression, livrant des milliers d'habituels usagers aux bus et aux taxis. C'était des gares ultra-modernes désespérément vides de trains, qui faisaient fuir les voyageurs désirant se déplacer rapidement. Finalement, le sauvetage s'annonce grâce à des financements importants décidés par la loi des finances 2007. Entre autres, plus de 11 milliards de dollars US viendront renfloués les finances de la SNTF et sa nouvelle filiale créée récemment, dénommée ANESRIF, qui aura pour mission le suivi de l'ensemble des nouvelles réalisations financées par l'Etat. Sa mission consiste donc à suivre tout ce qui concerne les infrastructures ferroviaires, depuis la pose des voies, aux travaux de terrassements, aux système de signalisation, à l'électrification des lignes, à la construction des ouvrages d'art, tels que les ponts, viaducs et tunnels, etc. M. Sifi, nous précise que cette nouvelle politique, initiée par le gouvernement, permettra d'acquérir dans des délais appréciables, la réception à partir de fin juillet 2007, d'une trentaine de locomotives dénommées «Diesel électrique», une vingtaine de locomotives électriques, dix-sept autorails Diesel, des centaines de rames de voyageurs. Ces arrivages se répercuteront favorablement sur la région de Constantine qui devra bénéficier de la livraison, en principe dès ce mois, de plusieurs locomotives, dont le nombre sera fixé par la direction générale de la SNTF, de quatre ou cinq autorails et de plusieurs voitures à voyageurs. Ce matériel roulant permettra de remettre, rapidement, en service la plupart des trains régionaux, dit-il. En principe tout rentrera dans l'ordre, dès les premiers arrivages, ou à la fin de l'année, au plus tard. D'autre part, les travaux de confortement des voies actuelles, du doublement de celles reliant Sétif à Constantine (106 km) et Annaba à Ramdane Djamel (96 km) sont au programme. La ligne du Sud n'a pas été omise, puisque la ligne El-Gourzi/Touggourt, qui traverse Batna et Biskra, sera entièrement réhabilitée pour permettre la circulation rapide des trains. Enfin, un projet d'envergure qui permettra d'électrifier ce qui, dans le jargon des cheminots, s'appelle «la grande rocade», c'est-à-dire «Annaba-Oran» via Alger, donnera la possibilité aux trains de rouler à 160 km/heure.
l'ANESRIF n'est pas une filliale de la SNTF, comme mentionné dans l'article, mais une agence totalement indépendante de cette dernière, qui a un statut d'EPIC dont la mission, telle que prévue par le décret exécutif portant sur sa création, est d'assurer la maitrise d'ouvrage déléguée pour l'ensemble des projets d'investissements financés sur concours définitifs de l'Etat
aktou Abdelouahab - ingénieur
17/07/2007 - 180
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Posté Le : 04/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkrim C
Source : www.lequotidien-oran.com