Algérie

Des députés veulent savoir


La Chambre basse du Parlement compte organiser des missions d'information pour "s'enquérir des préoccupations des opérateurs économiques et identifier les difficultés auxquelles ils sont confrontés, notamment les entraves bureaucratiques".La commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification de l'Assemblée populaire nationale (APN) compte organiser des missions d'information pour s'enquérir des préoccupations des opérateurs économiques dans les différentes wilayas du pays, a annoncé, hier, un communiqué de la Chambre basse du Parlement. "La commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification s'est réunie, lundi 28 février 2022, sous la présidence de Smaïl Kouadria, président de la commission, pour arrêter le programme de missions d'information temporaires au niveau de plusieurs wilayas", indique le communiqué.
Ce programme, précise-t-on, "permettra de s'enquérir des préoccupations des opérateurs économiques et d'identifier les difficultés auxquelles ils sont confrontés, notamment les entraves bureaucratiques". Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s'est montré, à plusieurs reprises, très critique à l'encontre des comportements bureaucratiques à l'origine des blocages de plusieurs projets d'investissement. "Ce sont des comportements antinationaux", avait-il lancé, au début du mois de décembre de l'année dernière, à l'ouverture de la conférence nationale sur la relance industrielle.
Le chef de l'Etat avait qualifié de "futiles" les raisons du blocage de certains projets. Le mal est profond. L'administration est devenue, au fil du temps, un boulet inhibiteur de toute action individuelle ou collective. Les opérateurs économiques l'ont, à maintes reprises, signalé. L'environnement économique en Algérie est décourageant. C'est un véritable amalgame de textes réglementaires contraignants produits par une administration jacobine plus prompte à en rajouter une couche qu'à corriger ou à changer une règle désuète.
Le président du Conseil du renouveau économique algérien (Crea), une organisation patronale nouvellement créée, l'a souligné dans un entretien à Liberté. "Malgré la modernisation de l'administration, la bureaucratie qui fait loi génère retard sur retard dans l'édification d'un tissu économique compétitif et entraîne des pertes financières pour les opérateurs économiques et pour le pays", a-t-il déploré. "L'environnement législatif et réglementaire est instable", regrette Kamel Moula, et donc ne favorise pas des investissements productifs efficients. La question de l'accès au foncier n'est toujours pas réglée. "Le climat de méfiance pèse sur les entreprises, entrave le développement, freine l'innovation et empêche la libération des énergies", se désole le président du Crea. Autant d'obstacles qui bloquent l'investissement en Algérie. Pour le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), "la bureaucratie aujourd'hui est une forme de terrorisme".
Le déblocage, en quelques mois, par le président de la République, de plusieurs projets en souffrance est un acte salutaire, à même de permettre le rétablissement de la confiance entre les investisseurs et les instances en charge de l'économie et de l'investissement. C'est un message fort en direction des chefs d'entreprise. Sans aucun doute, ces résultats expriment la volonté du chef de l'Etat à mettre fin à toutes les contraintes administratives infondées qui bloquent des projets producteurs de richesses et d'emplois.
Mais au-delà de cette volonté politique affichée, les pouvoirs publics doivent garantir aux investisseurs un climat sain et un environnement de confiance les mettant à l'abri des décisions administratives arbitraires. Sans un environnement économique favorable l'économie nationale ne décollera pas vraiment. Il s'agit aussi de restaurer la confiance des opérateurs économiques ébranlés, ces dernières années, dans leurs élans.

Meziane Rabhi
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