Algérie

Des députés rejettent les amendements



Des députés rejettent les amendements

Les avis des députés divergent au sujet de la représentativité des femmes au sein des assemblées élues. En effet, des membres de l'APN ont exprimé, jeudi dernier, leur «rejet» des amendements introduits par la commission des affaires juridiques de l'assemblée, notamment sur l'article 2 du projet de loi relatif à la représentation des femmes dans les assemblées élues.
L'article en question stipule que chaque liste des candidats doit comporter une proportion de femmes qui ne peut être inférieure au tiers du nombre total des candidats de la liste qu'elle soit indépendante ou présentée par un parti politique aux élections locales et législatives, alors que l'amendement introduit par la commission a réduit ce taux à un cinquième. A ce sujet, Ouardia Aït Merar, députée FLN, citée par l'APS, n'a pas hésité à exprimer son étonnement face à cette situation. Comment «on ne peut pas être d'accord avec le principe de la promotion de la femme politique et être contre ce quota de 1/3», s'est-elle demandée. Pour elle, il s'agit là d'une «contradiction. On ne peut pas soutenir les réformes du président de la République et changer le contenu de ce projet de loi», a-t-elle souligné. Il est important, selon l'interlocutrice, que le texte soit voté tel qu'il a été rédigé. Ces collègues, issus de la même formation politique, à savoir Lahmar Aouad et Ibrahim Qar Ali, partagent cet avis. Ils ont également plaidé pour le maintien du taux du 1/3 des candidates femmes dans les listes électorales, comme indiqué dans le texte présenté par le gouvernement. M. Qar Ali s'est, toutefois, dit contre le rejet des listes électorales non respectueux de ce taux, estimant que cela «représenterait une sanction contre le peuple et sa souveraineté». A cet effet, ce dernier a proposé une amende au lieu d'un rejet des listes. D'autres intervenants, ayant pris la parole lors du débat, ont exprimé leur déception de voir certains députés s'opposer à ce projet de loi, alors qu'ils avaient applaudi l'introduction de l'article 31 bis dans la Constitution amendée en novembre 2008 qui encourage la promotion de la participation de la femme dans la vie politique. Pour sa part, la députée Dalila Saoudi, du groupe parlementaire des indépendants s'est déclarée «profondément déçue» de la position prise par certains députés en déclarant être contre ce projet de loi, rappelant que la femme algérienne «a été toujours aux côtés de l'homme que ce soit lors de la guerre de Libération nationale ou lors du processus de l'édification du pays». La députée FLN Saliha Djeffal a souligné, de son côté, que la femme «avait besoin d'une loi, pas d'une fetwa. Comment des députés qui avaient voté, à une écrasante majorité, l'article 31 bis lors de l'amendement de la Constitution en novembre 2008 s'opposent aujourd'hui à ce projet de loi '», s'est-elle interrogée. La députée RND, Fatma Kasmi, a appelé les députés à donner leur chance aux femmes «pour montrer ce dont elles sont capables» de faire dans la vie politique nationale. Pour sa part, le député FNA, Mohamed Khaldi a indiqué que ce projet de loi «ne représentait pas la solution idoine pour assurer l'équité entre l'homme et la femme» dans le domaine de la politique. «Il faut d'abord nommer des femmes à de hauts postes de responsabilité au sein de l'Etat et de l'administration», a préconisé M. Khaldi pour qui ce texte est une «ingérence dans les affaires internes des partis politiques». Intervenant lors du débat, Abdelaziz Ziari, président de l'APN, a souligné que la femme députée a été plus présente dans les activités du Parlement, précisant qu'elle a participé à plus de 90% de ses séances.




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