Algérie

Des démolitions et un début d'émeute



Des démolitions et un début d'émeute
Le bidonville Cité 5, situé près du lieudit les Quatre chemins, était hier le théâtre d'un combat inégal entre d'un côté toute une colonne de la brigade d'intervention de la gendarmerie nationale et de l'autre, deux familles en colère, refusant la démolition de leurs habitations. Dès le début de la matinée, le déplacement des engins de la commune d'El Khroub avait provoqué l'ire de ces familles récalcitrantes. Des familles sommées de libérer leurs maisons de fortune et rejoindre, manu militari, leurs nouveaux logements au sein de la cité rurale dite Kadri. Il aura fallu beaucoup de sang-froid de la part des éléments de la brigade pour ignorer les provocations et les insultes des membres d'une famille originaire d'El Oued Souf. Celle-ci vient de bénéficier d'un logement mais elle a fait montre de résistance sous prétexte qu'il en faille un de plus pour le fils qui vient de fonder sa propre famille. Le père criait à la Hogra et la mère jurait par tous les saints que les agents de l'APC sont des corrompus. C'était peu après que leur fils du haut du toit en Eternit a renoncé aux menaces de suicide qu'il proférait à l'endroit des représentants de l'Etat présents sur place. Sous un soleil de plomb, la force publique devait assister les agents de l'APC et le maire d'El Khroub, M. Yahiaoui. Ce dernier nous a expliqué que l'opération rentrait dans le cadre du programme d'éradication de l'habitat précaire.En ce qui concerne la Cité 5, le recensement de 2007 a fait dégager une liste de 102 familles bénéficiaires. Une réunion tenue fin mai au centre culturel M'hammed Yazid d'El Khroub a permis à ses services de s'entendre avec les bénéficiaires pour regagner leurs nouveaux logements après les épreuves du bac et faire place aux engins qui devront raser le bidonville. Hier, il ne restait donc que deux familles qui ont manqué à l'engagement. Mais il y avait aussi d'autres qui ont profité de la présence de la presse pour faire part de leurs problèmes. Kadri Farouk, président de l'association El Moustakbal, de la Cité 5, explique qu'il subsiste une trentaine de cas recensés en 2007 mais qui ont été exclus de la liste des bénéficiaires. Une situation que le maire n'a pas essayé de nier, reconnaissant qu'il y a eu des erreurs par le passé dans le traitement de ce dossier, en rejetant indirectement la faute sur ses prédécesseurs. Il dira, cependant, que les droits de ces familles ne sont pas bafoués et que les pouvoirs publics prendront en charge leurs demandes dès qu'il y aura disponibilité de logements. Cette déclaration sonne comme une promesse de relogement, mais il semble bien que le dossier du bidonville Cité 5 souffre d'effets pervers pour n'avoir pas été traité correctement et radicalement dès le départ.


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