Durant ces dernières quarante-huit heures, de fortes pluies et des vents violent ont soufflé sur l'ensemble des régions du pays. Même les wilayas du Sud comme El-Oued, Ouargla, Laghouat et un peu plus au nord Biskra et Tébessa ont vécu d'importantes inondations. Jamais de mémoire d'habitants de Tébessa, Guelma, Souk Ahras, Oum El-Bouaghi, Constantine, Mila, Khenchela, Sétif, Tarf, Batna, Skikda et Jijel à l'est du pays, ceux de Tizi Ouzou, Bejaïa, Bouïra, Boumerdès, Alger, Blida, M'sila, Tipasa, Djelfa, Médéa au centre et Chlef, Mostaganem, Oran, Aïn Témouchent et jusqu'à Tlemcen à l'ouest, l'on a vu les eaux atteindre un niveau aussi important en quelques heures.
Et quel niveau ! Il était de 70 mm à l'Est, 50 mm au Centre et 40 mm à l'Ouest. Accompagnées de vents violents, les pluies ont causé d'importants dégâts. Des habitations ont été emportées par la furie des eaux dans certaines communes et localités implantées à proximité des oueds et des rivières. Dans la commune de Tkout à Batna, de nombreuses habitations ont été envahies par des eaux boueuses provenant des hauteurs des Aurès. Dans cette contrée enclavée, élus et responsables persistent depuis des années à se boucher les yeux et les oreilles. Ils ne veulent toujours pas prendre ce dossier en charge. Comme du reste, ne l'ont pas fait leurs homologues de la wilaya en ce qui concerne les quartiers et cités de la commune du chef-lieu. Dans la majorité des wilayas, des travailleurs, élèves et étudiants n'ont pas pu se rendre à leur lieu de travail. Les uns ont été mis dans l'incapacité de sortir de leur domicile encerclé par les eaux. D'autres l'ont été faute de routes coupées. Il y a ceux, véritablement sinistrés, qui étaient beaucoup plus préoccupés à écoper pour tenter de sauver ce qui peut l'être de leurs effets personnels sous les eaux boueuses. De l'est à l'ouest et du nord au sud, un peu partout à travers les régions touchées par les intempéries, des oueds sont sortis de leur lit comme s'il s'agissait de l'ouverture de vannes d'un canal navigable. Plusieurs routes nationales et de wilaya ont été coupées à la circulation automobile de par les dangers qu'elles représentent pour les usagers. Selon la cellule de communication de la Gendarmerie nationale, il s'agit notamment de la RN 45 (M'Sila), RN 3 (El-Oued), RN 46 (Biskra), RN 31 (Batna), la RW 172 et la RW 45 (Khenchela). Mis à rude épreuve, les éléments de la Protection civile appuyés par ceux de la gendarmerie ont multiplié les interventions de sauvetage de la noyade de plusieurs dizaines de personnes. Dans certaines wilayas, ils sont également intervenus pour limiter les dégâts dans plusieurs sièges d'administrations de l'Etat. «La majorité des interventions de nos unités était orientée sur le sauvetage des personnes mises en danger par les eaux de pluie ou pour aider et assister celles sinistrées», a affirmé à la Radio le commandant Farouk Achour, de la cellule de communication à la direction générale de la protection civile à Alger. Connue pour être à très haut risque d'inondations, la ville d'Annaba n'a pas eu à souffrir de ces intempéries. Hormis quelques quartiers comme la Colonne et El-Hatab où les bouches d'évacuation obstruées par des détritus n'ont pas permis l'évacuation rapide de l'eau de pluie. Les choses sont rentrées dans l'ordre après l'intervention des services de la voirie. Il faut dire que le nouveau réseau d'assainissement (conduites d'évacuation, bassin de décantation, stations de pompage'), qui a coûté plus de 12 milliards de dinars au Trésor public, a bien fonctionné. C'est pourquoi à l'écoute des informations sur les conséquences de ces intempéries dans d'autres wilayas à l'image de Batna, Khenchela et Tébessa à l'est, Oran, Aïn Témouchent à l'ouest, Alger et Bouïra au centre ainsi que El-Oued et Laghouat au sud, l'on s'est posé des questions sur les facteurs de vulnérabilité liés aux risques et catastrophes naturelles en Algérie. Bon nombre de techniciens des services du ministère des Ressources en eau se sont interrogés sur le Modèle conceptuel des données élaboré en 2008 par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (MATE) en collaboration avec le Programme des nations Unies pour le développement (PNUD). Ces données avaient permis de peaufiner les méthodes d'investigation sur le terrain des catastrophes naturelles, entre autres les inondations. Qu'est devenu ce projet initié par des spécialistes regroupés en comités de travail local ' Depuis leur réunion à Annaba en juillet 2008, après bien des dépenses financières et efforts, les spécialistes du Mate et du Pnud n'ont plus donné signe de vie. Le projet a-t-il été abandonné malgré l'importance de l'objectif qui lui avait été fixé' D'autant qu'outre les inondations, les séismes, l'instabilité des sols, les incendies et feux de fôrets, il était aussi question de lutte contre la contamination des sols et la pollution des eaux comme celle qui à l'époque avait touché la plaine de Tébessa. En tout état de cause, durant les prochaines heures et jusqu'à la fin de l'alerte, c'est-à-dire aujourd'hui lundi à 21h, prions pour que les intempéries appelées à se poursuivre ne fassent pas plus de victimes.
Posté Le : 30/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Djabali
Source : www.lnr-dz.com