Les dérives politiciennes (ou politiques) en cours dans notre pays interpellent aussi bien les institutions, les populations ainsi que l'ensemble de la classe politique sur la nature du système politique qui nous immuniserait des graves conséquences. Quelle conception du système politique et donc de la démocratie après laquelle nous courrons ' C'est d'abord quoi la démocratie qui nous conviendrait, ou plutôt le système politique qui nous conviendrait' Combien de types de démocraties y en a-t-il dans le monde pour en choisir celle qui nous conviendrait le mieux puisqu'elle nous est spécifique pour nous' Il y en aura certainement qui rejetteront la version actuelle occidentale, laquelle n'" émanerait pas de nos valeurs ". C'est le président, dans son discours de la troisième investiture, qui disait que nous allons construire une démocratie conforme à nos valeurs. Tout va-t-il être ou plutôt devrait être repensé, redéfini, inventé ou plutôt réinventé pour que s'instaure un système nouveau, plutôt un système de transition, avec probablement un changement partiel de la classe politique et certainement l'abandon des références à la "famille révolutionnaire"pour ne pas avoir à reconduire en permanence les mêmes contradictions bloquantes d'une trop longue légitimité " révolutionnaire ". Toute anticipation sur la nature du système politique à façonner pour l'avenir devrait être appréhendée de manière globale par l'intégration des données qui concernent d'abord la fin inéluctable du recours à la légitimité historique, et ensuite la recherche d'une nouvelle légitimité qui ne dépendra pas fatalement du champ politique. Lorsqu'il y a de profondes rivalités au sein même du pouvoir dans un pays où ce sont les rapports de force qui imposent les intérêts, il y a fatalement des possibilités que soient induites des contradictions qui trouveraient leur solution non pas dans le dialogue mais dans la pratique de la violence. Les mauvaises surprises seront toujours à conjurer. Qui peut soutenir la thèse selon laquelle il n'y aurait aucune dose d'intelligence dans les évènements politiques et que le hasard intervient tout seul dans toute survenance d'un évènement qui peut provoquer une déviation de trajectoire pour le pays ' Concernant la nature du système, il n'y avait pas eu de hasard dans sa préservation comme il n'y aura pas de hasard s'il venait à subir des changements. Le hasard n'est pas l'instrument de décisions à moins de provoquer ce qui passera pour du hasard. Nous n'avons pas cette catégorie d'hommes politiques qui s'en remettent au hasard. Serait-il possible d'admettre que tout est abandonné au hasard, que tout est soumis à l'improvisation, qu'il est impossible de croire qu'actuellement ne soient pas initiées et menées en vase clos des réflexions centrées sur la nature du système politique en transition et de celui qui sera l'objectif cible ' Pour ceux qui disent avoir compris comment et pourquoi se prennent des grandes décisions, la question à poser également demeure de savoir, non pas comment se réalisent des changements ou se préservent les mêmes situations, mais plutôt comment émergent ou se désignent ceux qui se chargent ou sont chargés de conduire ces changements ou de beaucoup ?uvrer à maintenir le statu quo. Ce sont les " politiques " de part et d'autre qui ne conçoivent pas les mêmes contenus pour les mêmes mots. Pas la même conception des étendues du champ politique, pas les mêmes conceptions des libertés publiques , des droits de l'homme, des bases de départ pour arriver à accéder au pouvoir, pas les mêmes systèmes et les mêmes raisons pour ce qui concerne la prise de décision. Alors, comment défendre l'idée qu'il y aurait actuellement de fortes convergences au sommet pour construire la démocratie quand on continue à maintenir qu'il y aura certains qui approcheront ces rivalités sous l'angle de l'éradication " politique " de ceux qui peuvent poser des obstacles à leur ascension. C'est le principe américain de la guerre préventive, à savoir livrer immédiatement la guerre à ceux qui seront susceptibles d'être de sérieux concurrents ou " des empêcheurs de tourner en rond ".
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Posté Le : 28/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N B
Source : www.lemaghrebdz.com