Algérie

Des débats sinistres AFFAIRE DU TRAFIC D'ENFANTS À AIN TAYA



Des débats sinistres AFFAIRE DU TRAFIC D'ENFANTS À AIN TAYA
Une affaire qui a fait grand bruit
Le tribunal criminel d'Alger a entendu six accusés alors qu'une dizaine est en fuite!
Le tribunal criminel d'Alger a eu à traiter hier, en début d'après-midi, l'affaire dite «bébés enlevés et revendus» où se trouvent mêlés une quinzaine de personnes dont dix en fuite.
Dans le box, quatre mères de familles et trois hommes dont un médecin de Aïn Taya attendent le début de l'interrogatoire qui ne débutera qu'après une heure de pause nécessitée par la longue et fastidieuse lecture de l'arrêt de renvoi effectuée par Nacéra Hadj-Ali, épuisée après 72 minutes de lecture non-stop.
L'association de malfaiteurs, le faux et usage de faux, la complicité, d'enlèvements de bébés vers l'étranger et tous ces crimes ont eu lieu à la clinique du Dr Hanouti de Aïn Taya (Alger). D'ailleurs, plus tard, son avocat Maître Lamouri plaidera le dossier vide, tout comme Maître Oualid Laouar, le défenseur de la deuxième accusée parlera aussi d'abus dans l'accusation «car ma cliente ignorait ce qui se tramait dans le bureau du médecin». Pour Maître Touaïbi-Thaâlibi Abdelhamid, Maître Maâchou, par exemple, est-ce que ces aides, ces gardes-malades savaient' Mystère. L'arrêt de renvoi, lui, est tranchant! Il y a eu aussi et surtout non-dénonciation de crimes, corruption d'identité et trafic d'enfants.
Tout est parti depuis une enquête diligentée par les éléments de la Sûreté de wilaya d'Alger qui allaient cueillir un à un les suspects surtout que le Dr Hanouti recevait beaucoup de filles-mères souvent à terme et donc prêtes à être «aidées» dans tous les domaines. «Mademoiselle, vous portez un enfant du pêché. Nous ne vous laisserons pas avorter. Gardez-le. Signez-nous un désistement et le jour J, vous n'aurez plus de souci d'un enfant sans papa...» La première accusée, la cliente de Maître Chérif Abouzakaria et Maître Laouar sera littéralement ensevelie par ses propres déclarations faites à toutes les étapes de l'enquête.
Amar Belkharchi, le président du tribunal criminel aura l'occasion d'enfoncer la pauvre dame qui avait pour «mission» de recueillir les filles-mères. Acculée par de gênantes questions et malgré l'arrivée en renfort de Maître Lamouri, l'avocat du principal accusé et de ses deux conseils, l'accusée lâcha une affirmation qui soulèvera des rires dans la salle. «Je recueillais ces pauvres malheureuses filles, enceintes pour plaire à Allah (Lioudj-Illah)» et le juge de balancer la tête! Oh oui, Allah a bon dos et a besoin que l'on vienne lui faire plaisir de cette manière.
Dans le box, le reste des accusés reste sceptique à la seule vue du spectacle que donnait le tribunal criminel qui donnait la nette impression que tout à l'heure, seule le réquisitoire allait faire la différence contre les 15 plaideurs qui piaffaient d'impatience pour tenter de démolir cet arrêt de renvoi qui n'a rien laissé au hasard. Même les plus turbulents du collectif des défenseurs, en l'occurrence, Maître Maâchou, Maître Laouar, Maître Abouzakaria et Maître Lamouri, craignaient de rudes empoignades dans une lutte inégale du moment que l'«épouvantail» nommé Belkharchi était de la partie. Dans la salle, seules les familles des accusés et surtout des accusés détenus affichaient une mine des mauvais jours. La greffière, elle, en était à sa deuxième eau minérale depuis 11h. Les faits étaient graves, tout comme les mines étaient défaites. Il s'agissait d'un procès à cinq paliers et il n'était pas question d'évoquer l'acquittement surtout qu'il y a eu des bébés qui ont définitivement quitté le pays, qu'il y a un médecin qui a perdu l'honneur de servir son prochain et des mères de familles qui ont laissé en cours de route leur liberté.
A l'heure où nous mettons sous presse, la deuxième accusée, Amel B., est face à ses juges. Nous reviendrons dans une prochaine édition sur ce grand procès de fin de saison judiciaire.


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