Des cris

Ces cris qui percent... ces cris insupportables... Des cris qui résonnent comme des bombes prêtes à s?écraser... des cris d?hommes, des cris de femmes, des cris de gens qu?on aime plus que tout, des cris qui font mal... Des cris écrits sur le jbine d?après ce qu?on dit. Cris d?enfants qui te regardent et qui semblent te dire « pourquoi on ne mange pas à notre faim ? »Des cris pour nous dire comment on est, ce qu?on doit être, qui doit-on être, que doit-on faire... des cris égoïstes en somme... Ces cris décrits, assourdissants n?arrivent plus à se contenir et tombent comme des avions en tuant les coeurs de nombreux d?entre nous... ces coeurs qui se laissent aller vers un ailleurs sans sentiment, vers un monde de glace d?où peu reviennent... cet ailleurs si familier, que nous voyons sans voir.Mais il y a ces cris qui percent, que l?on sent exploser en soi... On les sent bouillir et frémir nombre de fois quand nos âmes sont en larmes, quand on s?aperçoit que la vie est si injuste, nombre de fois où on se retrouve seul, avec cet être qui est nous-même... ces « tant de fois » qu?on aurai préféré ne pas connaître, on les a connu... nombre de fois... et surtout trop de fois... des cris... encore des cris... toujours des cris... Des cris qui déchirent le silence qu?on nous impose. Ces cris qu?on tente de camoufler parce qu?ils dérangent le sommeil de leur discours, le bien-être de leurs enfants, leur résidence résidu de biens vacants, acquis au dinar symbolique quand le nationalisme se distribuait à la criée.Des cris de parents d?élèves. Des cris de personnel médical. Des cris d?enseignants. Des cris de boulangers. Des cris vains qui habitent des sit-in. Des cris qui vous demandent de partir... Des cris qui résonnent comme des bombes prêtes à s?écraser... des cris qui refusent de s?écraser.