Des crimes de guerre sont commis par les belligérants depuis trois ans au Yémen, a relevé jeudi Human Rights Watch dans son nouveau rapport, affirmant que la coalition menée par l'Arabie saoudite «s'est attaquée de façon répétée à des zones peuplées et a intensifié la crise humanitaire».«Pendant l'année 2017, la coalition menée par l'Arabie saoudite, engagée dans le conflit au Yémen, s'est attaquée de façon répétée à des zones peuplées et a intensifié la crise humanitaire à travers son blocus», a indiqué Human Rights Watch dans son Rapport mondial 2018, lancé lors d'une conférence de presse à Paris, précisant que les forces Houthies, elles aussi, «ont bloqué l'aide humanitaire destinée à certaines villes du Yémen et commis de graves violations des lois de la guerre». La guerre au Yémen, rappelle-t-on, est un conflit qui oppose depuis 2014 le groupe armé Ansar allah (Houthis) et les forces fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh au gouvernement d'Abdrabbo Mansour, élu en 2012. Le conflit s'est internationalisé en mars 2015 avec l'intervention d'une coalition de pays arabes menée par l'Arabie saoudite, soutenue par les Etats-Unis. «Depuis presque trois ans, les belligérants au Yémen commettent des crimes de guerre, sans grande crainte que les autres gouvernements les obligent à rendre des comptes», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch, appelant à l'extension des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies contre les chefs houthis et aux officiers commandant la coalition. La 28e édition annuelle du Rapport mondial de 643 pages, qui examine l'état des droits humains dans plus de 90 pays, a indiqué que le conflit a eu des «conséquences terribles» sur la population civile du Yémen. «Violant les lois de la guerre, la coalition (...) s'est servie d'armes à sous-munitions et a mené des centaines de frappes aériennes, sans discernement et sans mesure, qui ont tué des milliers de personnes en utilisant des munitions que continuent à lui procurer, entre autres, les Etats-Unis et le Royaume-Uni», a précisé le rapport, indiquant que les Houthis ont également utilisé des mines terrestres antipersonnel qui ont tué et blessé des civils. «Ces mines continueront à faire peser une menace sur les civils longtemps après la fin du conflit. Les Houthis ont aussi bloqué et confisqué des denrées alimentaires et du matériel médical, refusant de laisser les populations dans le besoin y accéder, ce qui viole le droit international», a-t-il ajouté, faisant état d'abus envers les prisonniers et un nombre important de disparues. «Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et d'autres pays risquent d'être complices de frappes aériennes illégales s'ils continuent à fournir des armes à l'Arabie saoudite», a conclu Sarah Leah Whitson, ajoutant que face à la «pire» crise humanitaire du monde, les gouvernements «doivent exhorter les Nations Unies à prendre des sanctions».
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Posté Le : 21/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R I
Source : www.lnr-dz.com