Algérie

Des crédits Rfig refusés à des fermes-pilotes



Celles qui ont sollicité des crédits conséquents, supérieurs à un milliard de centimes, se sont heurtées à des écueils bureaucratiques.Les pouvoirs publics accordent un intérêt particulier au secteur de l'agriculture afin d'assurer l'autosuffisance alimentaire à toutes les familles du territoire national et réduire la facture des importations qui engendrent un déficit de la balance commerciale. Dans ce contexte, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural avait mis en place ces dernières années un dispositif efficace, à savoir le crédit Rfig, qui est accordé systématiquement à tous les agriculteurs patentés qui désirent créer des projets innovants sur leurs terres.
L'agence Badr de Guelma chargée de cette formule déploie de grands efforts en direction des fellahs en organisant chaque année, dès le mois d'octobre, des campagnes de sensibilisation pour les encourager à solliciter ces crédits au taux bonifié de 5,5% soutenu par le ministère. De toute évidence, des centaines d'agriculteurs obtiennent des crédits Rfig dont le montant est de l'ordre de quelques dizaines, voire de centaines de millions de centimes, pour s'adonner au travail de la terre, à l'élevage, à l'aviculture, à l'apiculture et autres. Cependant, des fermes-pilotes performantes de la wilaya de Guelma, réputées pour leurs rendements, qui ont sollicité des crédits Rfig conséquents, supérieurs à un milliard de centimes, se sont heurtées à des écueils bureaucratiques. Le directeur général de la ferme-pilote Abdelmadjid-Richi, implantée dans la commune de Belkheir, à quelques encablures de Guelma, déclare à Liberté : "Le 11 octobre 2018, nous avions déposé un dossier complet auprès de l'agence Badr du chef-lieu de wilaya, dont le bilan fiscal, le bilan comptable, le rapport du commissaire aux comptes, un acte de concession, le registre du commerce pour obtenir un crédit Rfig de l'ordre de 2,7 milliards de centimes.
Tout crédit dépassant un milliard de centimes est transmis à la direction générale de la Badr qui statue sur la suite à donner à la demande. Nous avons été destinataires de correspondances d'Alger afin de compléter, le 19 février 2019, notre requête à un crédit Rfig pour parachever notre plan annuel de travail, à savoir mettre en place les grandes cultures céréalières et le programme national de pomme de terre de semence première génération." Hadj Brahim Boucetta, ingénieur agronome de formation, qui dirige depuis des lustres la ferme-pilote Richi, classée première à l'échelle nationale et qui couvre une superficie totale de 1014 ha, affiche un sentiment de dépit et de frustration face au silence affiché par la direction générale de la Badr en dépit des 700 ha de cultures céréalières dont le rendement avoisine 50 q/ha et les 7,5 ha de semences de pomme de terre sous serre ! Notre interlocuteur poursuit : "Grâce à mes relations de travail, j'ai tout de même parachevé à 100% mon programme de travail, et j'espère l'octroi de ce crédit Rfig pour régler mes dettes et honorer mes engagements. Je suis déterminé avec le concours des 80 travailleurs permanents à donner le meilleur de moi-même pour atteindre des rendements record et contribuer par voie de conséquence au décollage économique de mon pays !" D'autre part, sa collègue qui gère la ferme-pilote Saïd-Boumaza, sise également à Belkheir, est confrontée à ce problème : "J'avais obtenu un crédit Rfig d'un milliard de centimes par le biais de l'agence Badr de Guelma, sachant que j'avais sollicité un montant de 2 milliards de centimes. Le complément est toujours en instance au niveau central de la Badr et toutes nos réclamations ont été vaines."
Ces deux gestionnaires accomplissent un travail remarquable, et un appel pressant est lancé aux pouvoirs publics et aux responsables nationaux de la Badr aux fins de prendre en charge ces légitimes doléances.

HAMID BAALI


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