Algérie

Des contraintes socio-économiques



Intérêt - S'inscrire dans les structures d'alphabétisation constitue le dernier souci, notamment pour les personnes âgées et les responsables de famille.
La cherté de la vie les contraint à se démener afin de pouvoir répondre aux besoins élémentaires, en travaillant parfois de l'aube à la tombée de la nuit. Cette réalité, amère il faut le dire, pousse ces personnes qui exercent, pour la plupart, des métiers pénibles, à ne se concentrer que sur la manière de s'assurer une vie décente.
«Tout le monde souhaite apprendre à lire et à écrire. Je sais que l'Etat fait des efforts colossaux dans le cadre de l'alphabétisation, mais lorsqu'on est constamment occupés par le travail, on n'a pas le temps d'aller à l'école. La survie passe avant tout», regrette Abdelkader, la quarantaine, employé comme man'uvre dans un chantier de construction à Tizi Ouzou. Originaire de Sidi Aïssa, dans la wilaya de M'sila, notre interlocuteur affirme qu'il n'a jamais été à l'école. «Je ne sais ni lire, ni écrire.
Ce n'est que dernièrement que mes enfants scolarisés m'ont appris les numéros, ce qui me permet d'utiliser le téléphone portable», dit-il. Abdelkader dit que la chose la plus importante pour lui aujourd'hui c'est d'assurer la scolarité de sa progéniture. «Je suis prêt à tous les sacrifices pour que mes enfants réussissent à l'école. Je veux qu'ils deviennent des gens instruits et même des intellectuels. Je leur ai toujours expliqué que s'ils ne donnent pas d'importance à leurs études, leur avenir ne sera pas meilleur que le mien», ajoute-t-il. Rencontrée dans un bureau de poste à Alger, Nora, la cinquantaine, affirme pour sa part qu'elle a raté le train d'apprendre et qu'elle n'était pas intéressée par des cours d'alphabétisation. Sollicitant un jeune étudiant pour lui remplir un chèque, cette femme, l'air désorienté, était pressée de retirer son maigre salaire, avant d'aller reprendre son travail chez un particulier. «Je travaille comme femme de ménage dans une entreprise privée, mais je dois aussi exercer auprès des particuliers afin d'assurer la survie de mes trois enfants. Comment voulez-vous que j'aille apprendre à lire ou à écrire ' Ma tête est pleine de soucis et de problèmes et je suis certaine que même si je m'inscris dans une école, il me sera impossible d'assimiler les cours», affirme-t-elle, dépitée. Nos deux interlocuteurs ne sont pas les seuls à se retrouver dans cette situation délicate qui ne leur laisse aucun moment de répit pour se focaliser sur autre chose qu'un boulot pénible. A cela s'ajoute le conservatisme dans les villages enclavés qui ne permet pas aux femmes d'aller à l'école.
D'ailleurs, les dernières statistiques relèvent que les femmes âgées entre 15 et 49 ans représentent plus des deux tiers du nombre global des analphabètes. Dans les villages, elles sont généralement des femmes au foyer et s'occupent, en sus de l'éducation de leurs enfants, d'autres tâches comme la couture, le travail de la terre, la cueillette d'olives, le nettoyage des étables, etc. afin d'aider leurs époux. Dans certaines localités de l'intérieur du pays, des parents interdisent à leurs filles d'aller à l'école en raison de l'absence de moyens de transport et des longues distances qu'elles doivent parcourir quotidiennement.




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