« On a ramené plus de 80 contractuels, dont plus d'une vingtaine de man'uvres, de l'unité d'Alger. Ils sont là à travailler alors que nous, nous chômons » dénonce un ouvrier, signataire d'une pétition de prés de 35 noms. Seuls quelques-uns parmi leurs collègues contractuels de Béjaïa interviennent actuellement sur El Djazaïr qui a mouillé au dock flottant le 8 mai dernier. Il reprendra, aprés réparation, le large le 27 mai. « On peut admettre à la limite qu'on envoie du personnel spécifique pour certaines opérations délicates mais là à envoyer des man'uvres ordinaires, des soudeurs, des chaudronniers contractuels avec une prise en charge totale et 3000 DA/jour de frais de mission en prime, cela n'obéit à aucune logique de rentabilité » écrivent les pétitionnaires qui notent qu'avec le personnel local, l'unité gagnerait à économiser la facture « coûteuse » de la prise en charge. « Même si cette façon de faire paraît logique pour la direction générale, il demeure inacceptable et inadmissible qu'on licencie des ouvriers de l'unité de Béjaïa pour faire place au personnel recruté à Alger et envoyé à Béjaïa avec toutes les charges que cela induit » ajoutent-ils.Selon eux, avec El Djazaïr, ils sont à leur troisième arrêt technique. Le premier est survenu avec l'arrivée le 13 février dernier du car-ferry Tarik Ibn Ziyad qui est reparti 21 jours aprés. Et le deuxième lorsque a accosté le 4 avril le Tassili II, reparti 14 jours plus tard. Pour le premier car-ferry, il a été fait appel à 114 ouvriers venus d'Alger et presque la moitié pour le deuxième bateau, soutiennent-ils. « Seuls quelques-uns de nos mécaniciens, tuyauteurs et employés de lavage ont intervenu sur le Tassili II. Le reste, soit plus de 200 ouvriers, émargeait aux frais généraux, payé sans travailler » rapporte un des contractuels. « Je suis diplômé de la GTP d'Oran et j'estime avoir une bonne expérience » soutient un soudeur qui a cumulé des contrats mensuels renouvelés chaque mois depuis prés de cinq ans jusqu'à avril dernier. Comme lui, beaucoup ont profité d'une offre des 'uvres sociales et acheté du matériel électroménager à payer en six mois. Ils ont du le payer à la fin de leurs contrats, soit le mois d'après. D'une seule traite.« Nous avons ainsi été privés de la prime que nous attendions » déplore notre interlocuteur. En fait, ils voient derrière le non renouvellement des contrats un prélude à la « privatisation » de leur unité. « On veut l'étouffer » soupçonnent-ils. « L'unité est victime d'une conspiration de la part de la direction générale à l'effet de s'emparer de son outil principal qui est le dock flottant au profit de l'unité d'Alger » écrivent-ils dans le document qui a été soutenu par une pétition. En plus clair voilà ce qu'ils suspectent : « ils s'attellent à occuper l'unité de Béjaïa d'abord par une asphyxie financière et ensuite par une restriction de son plan de charge pour justifier l'arrêt des contrats de son personnel ». Ils appréhendent tout simplement la voie de la privatisation sur laquelle aurait été mise l'unité d'Oran et qui « guetterait » l'unité d'Alger. Selon des indiscrétions, l'UNAB, qui n'a pas vécu auparavant de telles perturbations, réalise, depuis au moins les dernières années, de belles performances
Posté Le : 23/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : K. Mejdoub
Source : www.elwatan.com