Des contes de fées aux comptes défaits !

Finalement, nos soirées, longtemps bercées par les contes de jadis, magnifiquement racontés par nos grands parents en soirée, a siroter du bon thé, a fini par se faire fortement malmenée par ces histoires de comptes qui se chiffrent en milliards ?'s'évaporant '' au fil des jours de ce trésor public lassé de se faire ruiner, de ces banques qui se ?'débanquent'' par tant d'opérations fort douteuses ou de ces bureaux de poste, dont tant de comptes se décomptent ?'miraculeusement''. Aujourd'hui, nos nuits ont tendance a s'alimenter à longueur d'année, par ces ?'secousses'' presque quotidiennes de ces scandales financiers et de ces vols de deniers publics qui malheureusement ,sapent énormément l'économie nationale et qui ont fini par devenir des sujets d'actualité qui se racontent désormais autour de la table familiale, aux cafés publics et même aux bains maures. Autrefois, les magnifiques soirées de nos aïeux restaient animées par un riche répertoire de contes populaires d'une extrême richesse, d'origine berbère, phénicienne et arabe, qui pendant des siècles se savouraient de génération en génération. Encore à l'indépendance, certains cafetiers s'attachaient les services d'un meddah-conteur pour égayer les soirées et attirer surtout une clientèle férue de contes. Malheureusement, ces contes qui provenaient du cercle familial, où ils étaient également racontés autour de la théière qui bourdonnait sur le ?'kanoun'', par l'un des grands parents, ont fini par disparaître pour céder la place aux comptes de divers genres. Aujourd'hui, nous assistons, ébahis à un déferlement de comptes détournés qui donnent la nausée et le tournis, et s'étalent au grand jour à travers les médias. Désormais, il n'y a plus de jour qui passe sans qu'un bon montant d'un compte d'un organisme public, d'une banque ou d'un bureau de poste ne migre vers un compte privé et fasse scandale en alimentant les ?'Unes' des journaux, et finir par se banaliser en devenant juste un ?' conte'' qui ne compte plus. Et depuis, si fatigués de compter les comptes ?'amputés'' de tant de zéros , nous avons fini par ne plus faire la différence entre les contes d'autrefois et tous ces comptes qui se content encore de bouche à oreille et dont certains se chuchotent et se règlent à la vitesse de la lumière sans trop laisser de traces et se soldent malheureusement par l'arrestation d'un gardien de nuit qui ne semble pas avoir accompli convenablement sa tâche et était trop occupé a regarder la télévision de service ,ou le malheureux concierge sans les ?'moindres épaules'' !