L'avenir du terrorisme mondial se joue-t-il uniquement dans la région sahélo-saharienne ' Cela serait à croire du fait que l'actualité internationale est focalisée exclusivement sur celle-ci. Si le sort de la démocratie mondiale, de la sécurité collective est un fardeau porté sur les épaules de l'Algérie, du Mali, du Niger et de la Mauritanie, pourquoi alors le financement de cette lutte n'est-il pas assuré par la communauté mondiale ' Pourquoi alors les pays riches ne s'acquittent ils pas de leur tâche en finançant un plan Marshall pour les pays dits du champ ' Ce serait vraiment un minimum pour ces pays que de payer pour que leur protection (ou leur sécurité) soit garantie. Les pays arabes, les pays africains également, semblent avoir en ce moment d'autres préoccupations plus immédiates que celles qui consistent à penser au terrorisme. Les régimes en place pensent dans ce qui est plus qu'une conjoncture qu'il faudrait d'abord qu'ils arrivent à s'immuniser contre le nouveau virus de leur déstabilisation. Il y en a qui n'avaient pas pu. Alors, le terrorisme se présente comme un moindre danger. Sommes-nous parvenus à réaliser l'objectif après lequel nous sommes pratiquement le seul pays à courir derrière à savoir la définition sous auspices onusiennes du contenu du concept de terrorisme ' Nous pensons que par-delà les conventions africaines de lutte globale contre le terrorisme, le plus important réside dans le consensus sur la nature de l'acte à incriminer afin que des perceptions diverses n'en paralysent pas la lutte. L'Algérie tient absolument à ce que celles-ci se traduisent en politiques d'action et en actes de solidarité opérationnels. Ces différences de perceptions rendent inefficaces les politiques de lutte dans la mesure où des Etats refuseraient absolument de s'engager et d'incriminer sur leur territoire les auteurs d'actes terroristes commis sur des territoires extérieurs. Il y a également un autre facteur qui pourrait rendre inefficaces les immenses efforts menés pour " solidariser " la communaut é internationale. C'est celui de la criminalisation du paiement des rançons. Les dirigeants des grandes puissances pourraient céder devant l'opinion publique interne, plus particuliè- rement à l'approche des élections. Il y aura donc fatalement des divergences sur ce thème précis. Comment sanctionner ces grandes puissances ' Un autre facteur est également susceptible de grandes divergences. Si la lutte sur le plan militaire s'avère inefficace, il faudrait s'attendre à ce que les grandes puissances exigent que leurs troupes interviennent directement sur le terrain, ce que refuseraient les pays du champ. Mais, ces derniers, ou quelques uns d'entre eux, pourront ils se soustraire à ces exigences ' Certainement que non. Ils briseront ainsi le consensus. Il y a un précédent remarquable en matière de hiérarchisation des contrats. Des pays ont des accords de défense avec des grandes puissances et sont membres de la Ligue arabe ou de l'Union africaine. Dans la Charte de cette ligue, (et dans celle de l'Union Africaine)il y a une disposition (du genre de l'article V de l'Alliance transatlantique) qui fait obligation à chaque pays membre d'être solidaire opérationnellement (sur le plan militaire plus particulièrement) de tout pays membre agressé par une puissance étrangère à l'espace arabe. Alors, qu'est-ce qui garantit que ces pays ne vont pas accorder la suprématie à l'accord de défense qui les lie à ces puissances par rapport à la charte de la Ligue arabe et aux impératifs d'une solidarité qui doit découler du sentiment d'une destinée collective ' Les pays du Golfe avaient bien accordé la suprématie à leur accord de défense avec les Etats-Unis en donnant leur caution (régionale arabe) à la guerre contre l'Irak en mars 2003. Faudrait-il que les pays sahélo-sahariens introduisent un débat au sein de l'Union africaine pour qu'une fois pour toutes le rôle de chacun soit défini par rapport à la définition africaine de lutte contre le terrorisme dans cette région particulière ' Revoir encore le contenu du concept de terrorisme de façon à ce qu'il n'y ait plus place au moindre doute et que soit créé un comité d'éthique chargé de " siffler "les moindres déviations des comportements Etatiques ' Simplement, siffler ne saurait réussir à convaincre l'Etat défaillant car sans sanction, les Etats préfé- reront tenir compte de leurs propres intérêts. Quelles sanctions par exemple à édicter et appliquer à l'égard des grandes puissances si celles-ci vont traîner le pas et ne pas réagir rapidement en respect des conventions' Déjà, rien qu'à ce niveau, l'échec de la lutte peut être évident. Peut-être qu'il y a des pays africains qui ne croient pas en la capacité exclusivement africaine à faire face à un terrorisme capable d'attaquer les Etats-Unis eux même sur leur propre territoire ' Peut-être y a-t-il des équipes dirigeantes en place qui pensent que seules les grandes puissances pourraient les aider à rester sur place au pouvoir face à la montée en puissance des rebellions internes' Le Mali par exemple, le Niger également, la Mauritanie sans doute, et tout autre pays de la région ne doivent pas céder devant une puissance étrangère à la région et ce sera beaucoup plus grave si cesse la concertation avec le commandement intégré basé à Tamanrasset. Un accord de défense avec ure puissance étrangère serait-il supérieur à un contrat d'ordre politique liant tous les pays de la région sahélo-saharienne '
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Posté Le : 22/02/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N B
Source : www.lemaghrebdz.com