Au moins onze détenus d'opinion ont été condamnés à de la prison par le tribunal d'Akbou, sud-est de Béjaïa, à des peines allant de 6 mois avec sursis à un an de prison ferme, assortie d'amendes, pour leur présumée appartenance au Mouvement d'autodétermination de la Kabylie (MAK), considéré par les autorités comme "organisation terroriste", a-t-on appris dans la nuit de mardi à mercredi auprès du Comité national pour la libération des détenus (CNLD).La plus lourde peine a été infligée successivement à Maouche Menad, Aït Mansour Zahir et Kaced Younès, condamnés à un an de prison ferme, assortie d'une amende de 100 000 DA. Fatah Karim, Boussalem Boudjemâa, Laoubi Merzouk, Abache Massinissa, Chokri Fawzi et Djoudi Djamel ont, quant à eux, écopé de 12 mois de prison, dont 6 avec sursis, ainsi que d'une amende de 50 000 DA.
Ils devraient quitter la prison le 22 novembre prochain, selon cette source. Placés sous mandat de dépôt le 24 mai dernier, ils étaient au nombre de 8, alors que 8 autres militants avaient été placés sous contrôle judiciaire dans un premier temps, avant que la décision ne soit annulée, se retrouvant, eux aussi, placés en détention préventive.
Ces présumés militants du MAK sont poursuivis notamment pour "outrage à corps constitués", "utilisation de la violence sur les agents de l'ordre public", "atteinte à l'unité nationale" et "attroupement armé". Quant à la jeune étudiante, Wissem Nasri, âgée de 23 ans, elle a été condamnée à 6 mois de prison avec sursis et a quitté la prison mardi en fin de journée.
Elle devra, toutefois, s'acquitter d'une amende de 50 000 DA. Artiste, étudiante en master 2 en électronique à l'université de Béjaïa et secouriste du Croissant-Rouge, Wissem Nasri fait partie des 8 personnes mises sous mandat de dépôt le 1er juin 2021 par la chambre d'accusation (cour de Béjaïa) dans l'affaire des 16 manifestants d'Akbou qui ont participé au rassemblement de commémoration et hommage à Mohand Ouharoun.
La jeune étudiante avait été libérée dans un premier temps, mais elle a été de nouveau convoquée par la justice, avant son placement sous mandat de dépôt au même titre que les 15 autres manifestants d'Akbou. Le parquet avait requis un an de prison ferme, assortie d'une amende de 100 000 DA à l'encontre de 9 détenus, lors du procès du 24 mai 2021, affirme la même source.
Cependant, le chef d'inculpation d'"attroupement non armé" a été abandonné pour l'ensemble des détenus, précise le CNLD, qui comptabilise à ce jour plus de 200 détenus d'opinion dans plusieurs wilayas du pays. Une bonne partie est arrêtée pour des publications sur les réseaux sociaux ou pour des activités en lien avec le mouvement populaire qui a éclaté en Février 2019.
Lyès MENACER
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Posté Le : 28/10/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyes MENACER
Source : www.liberte-algerie.com