"Si Madrid ne fait pas de concessions à terme, le scénario de l'indépendance (de la Catalogne) se renforcera (et ce) serait non seulement catastrophique pour l'Espagne mais aussi pour la Catalogne qui ne feraient plus partie de l'Union européenne", a précisé dans un entretien à l'APS le fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), prévoyant comme éventuelle issue à la crise entre le pouvoir central espagnol et les indépendantistes l'organisation de nouvelles élections."On a en effet l'impression d'une impasse totale puisque personne ne veut céder sur ses positions..."
"On a en effet l'impression d'une impasse totale puisque personne ne veut céder sur ses positions. (Mariano) Rajoy (le président du gouvernement d'Espagne) n'entend pas négocier tant que le gouvernement catalan agite la menace de l'indépendance et celui-ci la maintient", a-t-il expliqué, rappelant que "Rajoy est revenu sur le statut d'autonomie accordé du temps de Zapatero et qui n'a jamais voulu négocier, depuis 2010, à une lourde part de responsabilité".
L'ancien président du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero ((2004- 2011) avait donné en 2006, dans le cadre de la révision du statut d'autonomie de la Catalogne de 1979, plus de prérogatives à cette région de l'Espagne.
Mais la justice espagnole a rejeté en 2010 cette autonomie et Rajoy a apporté au parlement 4 millions de signatures contre le statut de la Catalogne, rappelle-t-on.
Pascale Boniface se demande, à cet effet, "peut-être faudrait-il de nouvelles élections tant régionales que nationales en Espagne pour trouver une issue à cette crise".
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Au sujet de l'impact des velléités indépendantistes des Catalans sur l'Europe, le directeur de l'IRIS qui est également éditorialiste dans plusieurs titres de la presse, dont le quotidien barcelonais La Vanguardia, a relevé qu'il y a "dans de nombreux endroits, aussi bien en Europe que dans le reste du monde, des volontés sécessionnistes".
"Elles sont le résultat de revendications économiques, a-t-il expliqué, soulignant que "le souci de moins partager la richesse avec les autres se greffe sur des revendications nationales ou régionales plus anciennes".
Il a rappelé, dans ce contexte, que le problème est que "les divorces dans le calme sont des exceptions à l'image du divorce de velours contre la République tchèque et la Slovaquie, alors que dans les Balkans, en Erythrée et au Sud-Soudan, les tentatives de sécession se sont faites dans le sang", a-t-il dit.
Par ailleurs, Pascale Boniface a relevé "une contradiction chez les pays européens qui, malgré les violences exercées par les forces de sécurité espagnoles, ne se sont pas exprimées, alors, a-t-il dit, il est plus facile de faire la leçon sur les droits de l'homme au reste du monde qu'à ses partenaires européens".
Les pays européens "sont gênés car certains d'entre eux font face à des revendications autonomistes..."
Les pays européens "sont gênés car certains d'entre eux font face à des revendications autonomistes et ne veulent pas, par ailleurs, se mêler des affaires intérieures de leurs partenaires", a-t-il fait constater, soutenant que "la contradiction est encore plus forte notamment pour les pays qui ont approuvé la sécession du Kosovo par une guerre et qui condamnent la volonté catalane d'en faire de même".
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Posté Le : 09/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz