Algérie

Des comportements qui prennent de l’ampleur dans les écoles Absentéisme par-ci, somnolence par-là



Des comportements qui prennent de l’ampleur dans les écoles Absentéisme par-ci, somnolence par-là
Publié le 20.03.2024 dans le Quotidien l’Expression
La somnolence en plein cours et l’absentéisme sont deux faits qui tendent à s’installer dans le secteur de l’éducation.
Les nuits blanches impactent le rythme de vie des élèves
L'heure est à l'alerte! Elle est lancée à l'endroit des parents et des responsables du secteur. La somnolence des élèves en plein cours et l'absentéisme continues dès la fin des examens trimestriels sont deux faits qui caractérisent l'école, ces dernières années. Plus particulièrement durant le deuxième trimestre de l'année scolaire en cours, la somnolence pendant les cours touche tous les établissements scolaires. Ce sont les responsables et les enseignants qui le rapportent. Certains élèves, particulièrement ceux du cycle secondaire, somnolent, voire dorment profondément pendant les séances.

«Le problème n'est pas d'ordre pédagogique et n'appelle pas, à l'évidence, des solutions dans le cadre d'une approche pédagogique. L'apprenant somnole et dort non pas parce qu'il s'ennuie, parce qu'il n'est pas intéressé, il n'est pas captivé et entraîné par le professeur, mais parce qu'il n'en peut plus, il est éreinté, il a veillé une bonne partie de la nuit, parfois toute la nuit», tente d'expliquer le proviseur du lycée Bouaifel de Sidi Aïch. Les nuits blanches impactent sévèrement leur rythme de vie: des phases de veille qui alternent avec des phases de sommeil durant ce mois de Ramadan, qui est un surcroît d'attrait pour veiller plus. Ces périodes de veille n'y sont pas sans conséquences sur l'horloge biologique qui gouverne le rythme veille-sommeil des enfants.

Déréglée, elle provoque des conséquences délétères sur la scolarité et la santé des élèves. Si la solution à ce phénomène n'est pas, pour l'essentiel, dans le milieu scolaire, il «appartient aux parents de demeurer vigilants et d'intervenir en amont pour accompagner leurs enfants afin qu'ils respectent les périodes de veille et de sommeil, préconise Benmansour, soutenant qu' «un sommeil de qualité et en quantité suffisante participe dans l'amélioration des performances scolaires».

L'autre fléau qui mine le secteur se fait récurrent. L'absentéisme ou le manque d'assiduité réapparaît dès la fin des examens trimestriels. Plusieurs directeurs et enseignants alertent sur ce fléau, qui a pris de l'ampleur. Depuis que l'arrêté ministériel numéro 65 du 20 février 2011 définit clairement, dans son article 18, le mécanisme de suivi de l'assiduité des élèves n'est plus de mise. Stipulant que «les adjoints et les adjoints principaux d'éducation sont chargés d'enregistrer les absences des élèves dans les différents registres et autres documents réglementaires après le retour de l'agent chargé de recenser les absences. En cas d'absence de l'agent, les adjoints et les adjoints principaux d'éducation sont chargés exceptionnellement d'accomplir cette mission...», cet arrêté n'a survécu que 40 jours avant d'être amendé par l'arrêté du 30 mars 2011 qui décharge les adjoints et les adjoints principaux d'éducation de la mission au niveau des salles de classes même en l'absence de l'agent affecté à cet effet.

Confié ensuite aux personnels embauchés dans le cadre du dispositif emploi de jeunes, le relevé quotidien des absences a disparu dans les établissements maintenant que les agents exerçant dans le cadre du pré-emploi sont pratiquement tous intégrés. Du coup, les absences ne sont plus relevées, ce qui profite aux élèves qui versent alors dans l'école buissonnière. Ils quittent la maison parentale mais ne se rendent pas dans leurs établissements. Il est donc impératif de mettre en place un dispositif efficace et pérenne de suivi et de gestion des absences, qui permettra aux équipes pédagogiques et administratives d'accomplir le travail dans ce registre. «C'est la condition sine qua non pour l'amélioration les performances scolaires», indique le proviseur du lycée, qui estime que «la mise en place de mécanismes bien élaborés, d'outils rigoureux de suivi de l'assiduité, intégrant des passerelles de communication fluide et instantanée avec les parents d'élèves, assure, en outre, une prévention efficace contre le phénomène d'insécurité qui guette les apprenants en dehors des établissements scolaires.

La discipline générale dans les établissements scolaires ne sera qu'ostensiblement affectée avec comme corollaire: une importante hausse du décrochage scolaire et une amplification du phénomène d'insécurité.

Arezki SLIMANI



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