Algérie

Des commerçants arrêtés, des magasins scellés: Gros moyens contre la spéculation


Les mesures adoptées mercredi par les secteurs du Commerce et de l'Agriculture, visant à mettre un terme aux pratiques spéculatives ayant provoqué une flambée des prix dans les marchés des fruits et légumes, ont donné des résultats fort encourageants. Un dispositif qui a prouvé son efficacité et qu'il serait recommandé de reconduire, à l'avenir, pour lutter contre le diktat de la spéculation. Une première dans notre pays, des commerçants spéculateurs arrêtés en vue de poursuites judiciaires, leurs marchandises saisies et leurs commerces scellés. En effet, les prix des fruits et légumes sur les marchés de détail ont connu, avant-hier, un recul relatif grâce à la mobilisation des secteurs du Commerce et de l'Agriculture, en coordination avec les corps de Sécurité. Conséquence directe d'une forte affluence de la part des consommateurs sur les produits de consommation à cause d'un contexte de psychose suscité par le coronavirus, les prix de beaucoup de produits ont pris l'ascenseur, ces derniers jours. Après avoir atteint des prix records de 120 DA/kg dans certaines wilayas, la pomme de terre coûte désormais entre 50 et 55 DA/kg. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a lancé, mercredi, la commercialisation de quelque 1.400 tonnes de pomme de terre à 40 DA/kg, afin de juguler la flambée des prix de ce produit agricole, pourtant abondant sur les marchés de gros et de détails. La commercialisation a été lancée dans des unités de vente relevant du Groupe de valorisation des produits agricoles d'Alger (GVAROP), à Bab El Oued, Hussein Dey, Bouchaoui et Ain Benian, en attendant d'élargir l'opération à d'autres wilayas comme Sétif et Oran.D'autres légumes ont connu, jeudi matin, une baisse relative de leurs prix, à l'exemple des carottes (de 110 à 80 DA/kg), la tomate (de 130 à 100 DA/kg), la courgette (de 120 à 100 DA/kg), les navets (de 200 à 70 Da/kg). Aussi, l'oignon est passé de 100 à 80 DA/kg, le chou-fleur de 90 à 60 DA et les petits pois de 150 à 100 DA/kg. Cependant, certains produits, en manque sur le marché ont vu leurs prix flamber. Le prix de l'ail par exemple a culminé à 1.200 DA/kg contre 500 DA, il y a quelques jours. Le prix du citron est, pour sa part, passé de 200 à 250 DA/kg, celui du piment de 150 à 180 DA/kg, et du poivron de 120 à 150 DA/kg. Depuis l'apparition du Covid-19, la demande sur l'ail s'est accrue, à la faveur de ses prétendus vertus renforçant l'immunité. Pari ailleurs, certains fruits sont restés plus ou moins stables, à l'exemple de l'orange dont le prix se situe entre 70 et 150 DA/kg, la banane entre 200 et 250 DA/kg et la fraise 130 et 150 DA/kg. Beaucoup de commerçants de détails expliquent certains prix élevés par des augmentations imposées dans les marchés de gros. Mais force est de constater que ces augmentations de prix, notamment de certains produits comme la semoule, ne sont pas toujours le résultat des règles naturelles de l'offre et de la demande. Elles résultent très souvent des « pénuries provoquées par certains spéculateurs » qui stockent les produits dans le seul but d'imposer des nouveaux prix et réaliser ainsi le maximum de bénéfices.
De leur côté, les commerçants de détail ont évoqué une affluence disproportionnée sur des produits alimentaires de large consommation, tels la semoule, les huiles, le sucre et le lait. Le soir arrivé, certains produits alimentaires, affirme-t-on, sont absents des étals du fait de la forte demande. « Avec le risque de devoir se plier à l'exigence du confinement général de la population qui est une option à ne pas écarter, beaucoup de gens préfèrent prendre leurs dispositions, dès à présent. Il est donc primordial pour eux de faire des provisions tant que cela est possible et pour au moins deux semaines. Il convient de rappeler que le président de la République, le ministre du Commerce et des Associations de commerçants, avaient mis en garde les spéculateurs contre l'augmentation des prix, adressant à ce propos, des appels aux citoyens à faire preuve de conscience et de responsabilité, à travers l'acquisition de ce dont ils ont besoin seulement, d'autant que les produits de consommation sont disponibles en abondance.
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