Algérie

Des collectifs de mal-logés reçus par la diplomate onusienne



Accompagnée d'une équipe de traducteurs, Raquel Rolnik, l'envoyée spéciale de l'ONU pour l'habitat précaire, a rencontré dans la matinée d'hier trois collectifs de citoyens vivant dans des conditions plus que précaires. Cette rencontre a eu lieu au siège commun de la LADDH et du Snapap, qui se trouve rue de la Bastille.

 Parmi ceux qui ont répondu présent à l'invitation de la diplomate onusienne, la représentante des habitants du fameux Haouch Lasnami se trouvant à Sidi Maarouf, dans la banlieue Est d'Oran. Présentant un dossier complet sous forme de CD, cette représentante évoquera les conditions difficiles des habitants de ce haouch qui attendent depuis des mois, voire des années, leur transfert dans des logements décents. L'intervenante ne manquera pas de soulever même des cas de tentatives de viol des enfants dans cet ensemble d'habitat.

 Un autre représentant des expulsés du quartier Saint-Pierre a lui aussi évoqué l'expérience de sa famille et d'autres dans la même situation que lui. Il a parlé des nuits d'hiver passées sur le trottoir avec sa fille universitaire et son fils étudiant en médecine, après que les autorités locales les eurent empêchés de monter des tentes pour s'y abriter. Il soulignera les promesses de ces autorités chaque fois reportées à plus tard.

 Un autre membre du collectif du quartier Medioni a relaté lui aussi ses difficultés d'existence et comment des dizaines de familles se sont retrouvées dans la rue après l'acquisition de l'immeuble vétuste, où ils vivaient depuis plus de trente ans, par un particulier. Les présents ont souligné à l'envoyée de l'ONU que d'autres collectifs ont préféré ne pas venir à cette réunion par crainte d'être pénalisés par les autorités locales qui doivent procéder à l'hébergement de familles au mois de septembre prochain.

 Intervenant lors de cette rencontre, Fatima Boufnik, représentante d'une association féminine, a soulevé le cas des femmes divorcées qui se retrouvent dans la rue avec leur progéniture. Le représentant du Snapap, Rachid Malaoui, a pour sa part rappelé que son syndicat a inscrit le droit pour le logement comme une des préoccupations de son organisation syndicale depuis fort longtemps. Il a relevé à son niveau les discriminations entre les adhérents des syndicats autonomes et la centrale syndicale.

 Kaddour Chouicha, membre de la LADDH et de la CNCD Oran, a retracé un peu l'historique du droit au logement, qui est passé d'un droit constitutionnel à un moyen de négociation entre l'Etat et les citoyens. Dans ce cadre, il a rappelé que la réalisation d'un million de logements au profit des citoyens a été un des thèmes forts de la dernière campagne électorale du Président Bouteflika. Messaoud Babadji, un autre membre de la CNCD, abondera dans le même sens.

 La rencontre a débordé sur des questions liées aussi à la situation des droits de l'homme. La diplomate onusienne a tenu à s'informer sur le crime d'Ahmed Kerroumi. Le cas de la section des freins du véhicule de Rachid Malaoui, vendredi dernier, a lui aussi été discuté.

 Par ailleurs, la diplomate a informé son auditoire qu'elle tiendra une conférence de presse lundi prochain à Alger. Elle a signalé qu'elle ne manquera pas d'évoquer toutes ces questions lors de sa rencontre avec des officiels algériens. Elle a indiqué que jusqu'ici, elle n'a pas pu rencontrer Dahou Ould Kablia, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Sinon, elle a déjà une entrevue avec le ministre des Affaires étrangères et celui de l'Habitat.




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