Algérie

Des citoyens ferment la RN5 à Bouira


Encore une fois, les inondations causées par des pluies diluviennes, qui s'abattent sur le nord du pays, sont à l'origine de la grogne citoyenne au niveau de la wilaya de Bouira.Hier, et après avoir vécu une nuit d'enfer suite aux inondations causées par ces pluies diluviennes, des dizaines de citoyens du village Ighrem, situé sur la RN5 à 25 kilomètres à l'est de Bouira et relevant de la commune d'Ahnif, ont carrément fermé la RN5 pour dénoncer le laxisme des responsables et exiger la présence sur les lieux du wali et du DTP pour constater de visu les dégâts occasionnés par ces crues.
En effet, selon des témoignages qui nous sont parvenus des lieux, plusieurs maisons ont été envahies par des eaux pluviales suite au débordement de l'oued Sidi Aïssa ou Thassifth N Sidi Aïssa qui traverse le village d'Ighrem, du sud au nord.
Plusieurs familles ont été contraintes de quitter leurs demeures et ont été prises en charge par des voisins habitant les hauteurs, avant que les éléments de la Protection civile n'interviennent pour essayer, avec leurs moyens de bord, de déboucher l'unique pont construit sous forme de dalot et datant de l'ère coloniale, et essayer de pomper les quantités d'eau qui se sont introduites à l'intérieur des demeures.
Rappelons que les citoyens, conscients du danger que ce petit pont fait encourir à leurs demeures, n'ont cessé, depuis 5 ans, de réclamer un véritable pont assez large pour permettre aux eaux des crues de traverser le village sans débordement.
En effet, il faut rappeler que ce pont avait déjà fait des victimes. C'était un certain 24 septembre 2014 lorsque le directeur du CEM d'El Adjiba qui habitait le village Raffour, dans la commune de M'chédallah, avait essayé de traverser ce oued qui était justement ce jour-là en crue en empruntant un sentier agricole situé un peu plus au sud. Or, juste au moment de le traverser, le courant d'eau était si puissant qu'il a entrainé le véhicule jusqu'à la RN54, où existe le fameux dalot. Là, le directeur, qui avait à son bord trois élèves (filles) habitant le village d'Ighrem et qu'il avait prises à bord pour justement les faire passer avec lui, tous les quatre ont été pris au piège par les eaux en furie. Bilan, trois morts : le directeur et deux filles, alors qu'une des trois filles avait été sauvée in extremis par des citoyens qui ont été alertés par les cris.
Depuis cette date, les citoyens du village ne cessaient de réclamer un véritable pont et chaque année, les villageois reçoivent des promesses mais jamais concrétisées. L'année dernière, une enveloppe financière de 6 milliards de centimes a même été dégagée, mais point de réalisation.
Hier, les citoyens, qui ont fermé la RN5 à l'aide de pierres, de troncs d'arbre et autres pneus auxquels ils ont mis le feu, ont appris que le projet a été enfin confié à une entreprise et son lancement n'était qu'une question de jours. Cependant, même avec ces informations et habitués aux promesses sans lendemain, les villageois exigeaient la présence sur les lieux du wali et du DTP pour qu'ils constatent de visu les dégâts occasionnés par ces inondations dans l'espoir non seulement d'accélérer les travaux de réalisation de ce pont, mais également d'une indemnisation des équipements électroménagers endommagés ainsi que les meubles et la literie.
Finalement, et après plusieurs heures d'attente, le DTP s'est déplacé seul vers les lieux et là, et selon nos informations, il a ordonné le démarrage des travaux sur le champ à l'entreprise qui a été auparavant désignée.
Y. Y.
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