Algérie

Des cités de boue et de poussière



Rien ne va plus à Haï Nedjma (ex-Chteïbo). Cette bourgade qui porte le nom d'une étoile, ne brille pas. Au contraire, la situation de Haï Nedjma, qui relève de la commune de Sidi Chahmi et qui compte plus de 100.000 habitants, a empiré, depuis plusieurs semaines, notamment après le lancement d'une opération de réhabilitation des routes. Il faut dire que cette opération s'éternise, puisqu'une petite virée effectuée, jeudi dernier, nous a permis de constater le chaos : des travaux à l'arrêt et des routes complètement détériorées. Pire encore, la principale voie qui traverse de haut en bas le village sur une longueur de 3 kilomètres est totalement inondée. La boue jusqu'aux chevilles, la paire de bottes devient un accessoire de première nécessité. Les innombrables ruelles se ressemblent toutes, défoncées et boueuses. Un spectacle désolant. Des pantalons retroussés et des Djellaba relevées, même sur les semblants de trottoirs qui longent cette artère, les citoyens pataugent dans la boue. Les voitures se font très rares. Cette localité, plus peuplée que certaines wilayas, mérite d'être élevée au rang de commune, nous dit un habitant de Chteïbo, avant d'ajouter que la chaussée est détériorée, les infrastructures de base font défaut. «Après avoir été habitués à la poussière, durant les longs mois de l'été, actuellement c'est la boue qui a envahi notre quotidien. Les travaux ont été lancés une quinzaine de jours avant les dernières élections. Un mois est passé et la situation ne s'est pas du tout améliorée. Nous citoyens, on a accompli notre devoir, c'est aux élus de nous prouver qu'on a fait le bon choix».          Cette situation s'est également répercutée négativement sur le transport public. Les bus de transport public et même les Karsan ne desservent plus la ligne, du moins ils ne vont plus au bout de leur trajet, ils préfèrent faire le terminus à l'entrée de la localité, soit au niveau du premier rond-point, laissant sur le carreau des milliers d'usagers ne sachant quoi faire pour regagner l'autre bout de la localité que patauger à pied dans la boue. Tout cela s'ajoute à d'autres problèmes, et pas des moindres. Des rues qui ne portent pas d'appellations, ni arbre, ni jardin, que des décharges à ciel ouvert, des réseaux d'assainissement, défaillants lorsqu'ils existent, et ce sont les fosses septiques qui les remplacent dans la plupart des cas, des piquages anarchiques et illicites de l'énergie électrique et en conséquence la surcharge qui est à l'origine des fréquentes coupures, et une insécurité qui règne, et qui n'a épargné personne même les élèves et lycéens. Une situation partagée par d'autres quartiers, tels Kara 1 et Kara 2 à Es-Sénia. Des routes impraticables, boueuses, des réseaux d'assainissement inexistants, des constructions illicites collées les unes contre les autres et qui poussent comme des champignons, ni espaces de jeux pour les enfants, ni espace vert. Ne pas réhabiliter la voirie, lorsqu'il s'agit de constructions illicites peut paraître compréhensible, mais il ne l'est pas lorsqu'il s'agit d'ensembles immobiliers dans le cadre de l'autoconstruction et autres coopératives immobilières. Non loin de la route de Aïn El-Beïda, au niveau des coopératives situées en face de l'hôpital militaire, comme à Bir El-Djir, des villas valant des milliards ont été construites depuis plusieurs années et, à ce jour, attendent, l'installation des réseaux d'assainissement, la réhabilitation de la chaussée et la mise en place de trottoirs. Là aussi, poussière en été et boue en hiver. «C'est notre quotidien. On a beau solliciter les pouvoirs publics pour activer la construction des routes, des trottoirs et autres réseaux, mais en vain. Que faut-il faire ?», s'interroge un habitant.


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