Algérie

Des cinéastes en quête d'une "langue intermédiaire" pour le cinéma algérien


Des cinéastes en quête d'une
La nécessité de trouver une "langue intermédiaire" dans la production cinématographique algérienne a été soulevée lors d'un débat organisé mercredi à Alger par le Conseil supérieur de la langue arabe (Csla) en présence de réalisateurs, critiques de cinéma et scénaristes sur le thème de "la langue arabe dans le cinéma et l'écriture dramaturgique".
Visant une "troisième langue" qui se situerait entre le parler populaire et la langue académique, les orateurs ont voulu exprimer la nécessité de donner au cinéma algérien un outil linguistique juste, crédible et plus proche du réel.
Le cinéaste Ahmed Rachedi, réalisateur de près de vingt longs métrages, a déploré l'absence de dialoguistes capables d'aider à l'émergence d'une langue intermédiaire dans les productions télévisuelles et cinématographiques algériennes faisant remarquer qu'une telle option impliquerait l'adhésion de tous et relèverait d'un véritable travail de recherche.
"Quelle que soit la langue choisie, l'essentiel est de partir de sa propre réalité pour aboutir à l'universalité" a ajouté Ahmed Rachedi citant Youcef Chahine avant de résumer la problématique posée dans la nécessité de trouver la langue adéquate à chaque production cinématographique.
Soulignant le problème de distribution que rencontre la production algérienne et maghrébine dans les pays arabes, le cinéaste a expliqué qu'il est dû au fait de la langue utilisée qui demeure inaccessible.
Révélant le monopole que détiennent les sociétés égyptiennes et celles du Golfe sur le marché de l'audiovisuel arabe, le réalisateur de "Krim Belkacem" a déclaré que "les films algériens présents aux différents festivals du cinéma arabe ne sont pas repris dans les programmes particuliers des chaînes satellitaires arabes".
Le manque de productions algériennes, ajoute M.Rachedi, a contraint les téléspectateurs à suivre les innombrables séries télévisées diffusées sur les chaînes arabes, créant en eux une forme de rupture avec la langue de leur pays.
Le cinéaste a, par ailleurs, souligné les efforts de l'Algérie a encourager la co-production avec les pays arabes, déplorant leur manque d'intérêt à l'égard de ces échanges destinés à permettre le rapprochement entre les peuples.
Intervenant sur le rôle à donner à la langue arabe dans le cinéma algérien, Sadek Bakhouche, académicien et scénariste, a posé pour sa part la problématique du choix de la langue destinée à l'écriture dramaturgique, insistant sur l'étroite relation pouvant exister entre le scénariste, le réalisateur et le public qui reste à définir.
M.Bakhouche a estimé que le scénariste doit puiser de son imaginaire et donner vie à une trame qu'il traduira par la langue qui conviendra le mieux à l'environnement de son histoire.
Passant en revue les productions cinématographiques réalisées en langue arabe, Azzeddine Mihoubi, scénariste et actuel directeur de la Bibliothèque nationale a fait remarquer que le choix de la langue de chaque film dépendait du sujet traité.
Différentes interventions ont suggéré l'utilisation de la langue arabe dans les productions de films historiques et religieux, laissant ouverte la possibilité d'opter pour la langue parlée dans des productions traitant des problèmes de la société.
Les orateurs ont convenu d'approfondir le débat et de l'étendre au théâtre et à la chanson.
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