Le réalisateur algérien Abderrahmane Bouguermouh, qui avait adapté la célèbre 'uvre La Colline oubliée de Mouloud Mammeri, est décédé à l'âge de 77 ans, hier après-midi à l'hôpital Birtraria d'Alger, des suites d'une longue maladie.
Le cinéaste Abderrahmane Bouguermouh n'est autre que l'auteur du tout premier long métrage d'expression kabyle adapté de l''uvre littéraire éponyme et majuscule de Mouloud Mammeri en 1996. Abderrahmane Bouguermouh a signé une filmographie honnête, engagée et d'une grande générosité, forçant le respect de ses pairs et celui de la nouvelle génération. Car ayant ouvert une voie royale au cinéma amazigh.
Né le 25 février 1936 à Ouzellaguen, son père était instituteur et sa mère avait une passion dévorante pour les poèmes et les chants kabyles. Il avait fait des études secondaires à Sétif, où il voit de près l'horreur et la mort lors des événements de 1945. En 1957, il rencontre l'écrivain Mouloud Mammeri !
C'est le début d'une longue amitié. Il effectue un passage à l'Institut des hautes études cinématographiques (Idhec) en 1960. En 1965, sur un texte de Malek Haddad, il tourne Comme une âme, un moyen métrage en berbère. Le film est refusé par le ministère qui exige une version arabe. Il part alors pour Paris où il postsynchronise le film en français ; cela lui vaudra un deuxième licenciement, la confiscation et la destruction des positifs et des négatifs. Le film ne sera jamais diffusé. En 1968, il dépose La Colline oubliée à la commission de censure. Dans une lettre d'intention, il précise que ce film ne peut se faire qu'en kabyle. Le projet est rejeté sans explication. Commence alors une longue traversée du désert au cours de laquelle il collabore avec Mohamed Lakhdar Hamina dans Chronique des années de braise en 1973. Il réalise successivement pour la télévision Les Oiseaux de l'été en 1978 puis Kahla oua beida en 1980, un grand succès populaire. En 1987, il tourne son premier long métrage en 35 mm, Cri de pierre, plusieurs fois primé à l'étranger mais très attaqué en Algérie.
En 1989, on lui accorde enfin l'autorisation de tourner en berbère La Colline oubliée (1996). A partir de la fin des années 1960, il tourne plusieurs courts métrages et contribue à la réalisation d'un épisode du film collectif L'Enfer à dix ans (1968). L'inhumation de Abderrahmane Bouguermouh aura lieu demain mardi à Ighzer Amokrane, dans la commune d'Ouzellaguen, à Béjaïa.
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Posté Le : 04/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K Smail
Source : www.elwatan.com