Algérie

Des chômeurs protestent à El-Tarf L?autoroute Est-Ouest fait des mécontents



La problématique du recrutement de la main-d?oeuvre locale par les sociétés étrangères installées en Algérie n?en finit pas d?attiser des tensions, qui finissent souvent en vagues de protestation que l?Etat, soucieux de préserver la sécurité, s?empresse de résorber provisoirement.Poussés par le sentiment de marginalisation et d?injustice, il en faut souvent peu pour que des jeunes chômeurs se révoltent contre l?entreprise étrangère implantée dans leur région, réclamant un emploi en mettant en avant leur nationalité algérienne. Une position d?autant légitime - dans le fond mais absolument pas dans la forme - que l?Etat a mis en place, il y a quelques années, une assise légale pour le marché de l?emploi généré par les opérateurs étrangers activant dans le pays, imposant à ces derniers de recruter la main-d?oeuvre locale tout en lui assurant une formation spécifique.Les exemples de telles protestations sont légion, aussi bien au Sud qu?au Nord du pays, et l?agitation qui a secoué hier la localité de K?bouda, dans la wilaya d?El-Tarf, n?en est qu?une de plus. En effet, des chômeurs, des collégiens et des lycéens de cette localité relevant de la commune de Ben M?hidi, ont bloqué hier matin et ce, pour la deuxième fois en l?espace de vingt-quatre heures, la RN 44 avec des blocs de pierres et des branches empêchant toute circulation routière. Situation qui a empêché de nombreuses personnes à se rendre à l?heure, à leur travail et qui ont dû carrément rebrousser chemin au vu du long détour imposé par cette contestation. Pour leur part, les chômeurs s?estiment lésés de n?avoir pu décrocher un poste de travail dans l?entreprise japonaise Cojac, chargée de réaliser une partie de l?autoroute Est/Ouest, et dont la base de vie est située non loin de là. Quant aux écoliers, ils réclament une régularité et une suffisance dans le transport scolaire.En ce sens, le directeur des Transports, qui s?est déplacé sur les lieux, a assuré qu?un bus spécial «solidarité» vient d?être affecté à cette zone non sans faire part de la centaine de bus qui transitent chaque jour par cette localité. La route a été ensuite débloquée. Le dernier événement du genre remonte au 4 septembre dernier à Annaba, où plusieurs centaines de jeunes chômeurs demandeurs d?emploi avaient bloqué trois jours durant les deux accès Est et Sud du complexe sidérurgique d?El-Hadjar pour protester contre leur non-recrutement. Les protestataires avaient, rappelle-t-on, causé l?arrêt du trafic des poids lourds sortant et entrant au complexe, ce qui a provoqué un arrêt quasi total de l?activité. Les accès de l?usine de Arcelor Mittal n?ont été évacués que trois jours après par les éléments de la gendarmerie nationale sur ordre du parquet et les manifestants se sont vus dispersés sans incident majeur. Ces derniers sont revenus à de meilleurs sentiments après que la direction du complexe leur eut promis d?ouvrir une enquête pour faire la lumière sur le mode de recrutement qui était pratiqué pour décrocher un emploi dans le complexe. Sans revenir loin dans le passé, on peut aussi citer l?exemple de la protestation du 26 mai dernier à Adrar, où plus de 400 jeunes chômeurs de la daïra de Fenoughil (30 km du chef-lieu de wilaya) avaient assiégé le siège de la daïra pour protester contre leur non-recrutement par une entreprise pétrolière installée dernièrement dans la région. La situation n?a été débloquée qu?après d?âpres négociations entre les jeunes manifestants et une commission dépêchée sur les lieux, composée des représentants de la direction de l?Energie et des Mines, de la direction de l?Emploi et de la Solidarité, laquelle commission a promis aux protestataires qu?une enquête sera ouverte sur le mode de recrutement au sein de cette entreprise pétrolière.


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