Algérie

Des «chômeurs» en or massif Edito : les autres articles



Le pays pourrait être «à feu et à sang» qu'ils ne réagiraient pas. Tant les députés nous ont habitués, par le passé, à ne pas faire preuve de la moindre réaction face à des situations difficiles. Ceux de l'actuelle législature ne font pas exception, autistes qu'ils sont, eux aussi, à l'égard de ceux qui les ont «élus» ou plutôt mal élus. Plus grave encore, leur seul souci se réduit à leur confort personnel ; ils ne pensent qu'au meilleur moyen de doubler leur indemnité de logement qu'ils jugent insuffisante pour se «loger décemment» durant la session parlementaire à laquelle la plupart d'entre eux ne manquent pas de s'absenter d'ailleurs ! Ils ne pensent qu'à se «sucrer», dit-on pour confirmer une pratique devenue une règle de conduite parlementaire depuis des lustres.
Les jeunes chômeurs du Sud auront bon crier leur colère de voir les portes de l'emploi se fermer devant eux ; les parents pourront s'inquiéter autant qu'ils peuvent de la recrudescence de l'insécurité dans les villes et les campagnes qui menace en premier leurs enfants exposés, victimes potentielles de délinquants et de récidivistes en liberté. Autant de préoccupations et d'autres, comme la dilapidation des biens publics et la corruption qui va avec, ou encore la déliquescence du système éducatif qui, aux yeux des «élus de la nation», n'ont pas de quoi mériter leur auguste attention pour figurer au centre des travaux de l'actuelle session parlementaire. C'est dire combien sont nombreux ceux qui parmi les députés ont une juste appréciation de leur mission. La plupart d'entre eux ne cachent pas d'ailleurs que leur rôle se limite à «discuter» les projets de loi que leur soumet le gouvernement. Sinon, comme l'a reconnu l'un parmi les représentants du parti majoritaire d'un cynique «ils chôment» !
Pas de quoi s'inquiéter du côté de l'hémicycle du palais Zighout Youcef, le gouvernement peut dormir tranquille. Même le passage des ministres devant l'Assemblée n'est plus un évènement dans la conjoncture et encore moins l'occasion de passer l'Exécutif sur le «gril», de le bousculer un tant soit peu sur toutes ces questions qui intéressent les citoyens. Exception faite de ces quelques députés minoritaires qui ont choisi de ne pas servir de faire-valoir et préfèrent se rendre sur le terrain et aller à la rencontre de leurs électeurs, tous les autres ont choisi de briller par leur absence dans les travées de l'APN et du Conseil de la nation. Tous, par contre, en persistant dans de pareilles pratiques, ils ne font qu'accentuer le discrédit de ces institutions déjà fortement entamé ces dix dernières années. Plus particulièrement depuis l'arrivée de Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat. Le summum en la matière aura sans doute été atteint quand Amar Saïdani a eu à présider l'APN. Alors, faut-il s'étonner, dans de telles conditions, de voir les Algériens ne plus croire en ces institutions qui ont touché le fond en matière de discrédit.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)