Des chiffres qui donnent le tournis !

Les dernières statistiques officielles concernant le travail au noir en Algérie ont été rendues publiques en avril 2011 par l'Office national des statistiques (ONS). Et le constat est des plus alarmants. «3,9 millions d'Algériens ne sont pas déclarés à la sécurité sociale», indiquait cette enquête concernant l'année 2010. Un chiffre qui représente, selon l'ONS, 45,6 % de la main-d''uvre totale. Les tranches des 15-24 et 25-29 ans, sont également fortement touchées, a précisé la même enquête. Avec presque quatre millions de travailleurs au noir, la situation est donc très préoccupante et nécessite une intervention urgente des services concernés. Car en sus de la précarité caractérisant la vie des travailleurs concernés, cette réalité met en danger leur avenir. Avoir un emploi stable et assuré constitue, il faut le dire, la moindre des conditions pour qu'un citoyen puisse envisager son avenir dans la sérénité.
«Comment voulez-vous qu'on pense à fonder un foyer, acheter des maisons ou des voitures, alors que nous vivons au jour le jour ' Le patron peut nous licencier à tout moment et nous risquons de nous retrouver sans ressources. Même ces fléaux de l'émigration clandestine, des agressions, des violences sont tous liés à la précarité de l'emploi. Il est temps que l'Etat réagisse, nous sommes en danger !», crient des jeunes, victimes de cette situation. Plus loin, les analystes vont jusqu'à estimer que les répercussions de la généralisation du travail au noir seront dramatiques à long terme, estimant que l'Algérie sera confrontée dans vingt ou trente années, à des centaines de milliers de personnes âgées sans ressources. Si les jeunes parviennent actuellement à se débrouiller pour pallier leurs besoins élémentaires, ils seront donc soumis à une vieillesse de misère inévitable. Et c'est là, l'autre grand drame à éviter...