Algérie

Des chiffres inquiétants



Bilan - 38,82 % des jeunes criminels n'ont pas le niveau de troisième année secondaire, alors que 55 % d'entre eux ont le niveau moyen.
Un bilan qui interpelle tout un chacun. Des mesures devraient être prises pour stopper cette hémorragie scolaire, selon la Gendarmerie nationale à l'origine de ce constat. Les personnes les plus susceptibles de sombrer dans la délinquance sont celles qui ont raté leur cursus scolaire notamment aux cycles primaire et moyen. «Nous avons fait une analyse qui repose sur des réponses recueillies auprès des personnes arrêtées, notamment les mineurs. Cette étude effectuée par le groupement de gendarmerie de la wilaya d'Alger a fait ressortir les liens existant entre la délinquance et la déperdition scolaire. Nous avons donné des recommandations et nos spécialistes ont situé certains points pouvant alerter les autorités concernant l'accès à la formation professionnelle et l'oisiveté», a indiqué le commandant du groupement d'Alger le colonel Ghali Belksir. Réalisé au cours de ces trois dernières années, ce travail s'attaque pour la première fois au système scolaire algérien. Il illustre, chiffres à l'appui, la faillite et la débâcle d'une réforme lancée pourtant en grande pompe.
La criminalité juvénile en chiffres vient ainsi pointer du doigt cette institution comme source de tous les maux qui gangrènent la société algérienne.
Parmi les 1 637 personnes impliquées dans les délits et crimes, 671 ont un niveau primaire, 843 moyen et 123 secondaire, selon les résultats de cette étude.
Les élèves exclus du collège arrivent en tête des arrestations, soit 1 110 ex-collégiens arrêtés suivi des élèves du primaire avec 378 cas. Et ce sont les lycéens qui clôturent ce palmarès d'un nouveau genre avec 224 cas.
Agée entre18 et 29 ans, cette catégorie qui, en grande partie, a vécu sans autorité parentale, est aussi victime d'une société démissionnaire. Elle représente 48 % des personnes arrêtées, soit un total de 1 580 mises en cause dans diverses affaires de criminalité en 2012.
La faiblesse du système scolaire, l'absence de perspectives et le sentiment de désespoir poussent les jeunes à la drogue et à la criminalité sous toutes ses formes. Cette situation correspond à une nécessité d'accorder plus d'intérêt à cette frange de la société en lui garantissant emploi et assistance pour la réalisation de ses projets.
La Gendarmerie nationale lance, à travers son dernier bilan sur la criminalité, un large débat sur les solutions souhaitables et envisageables en vue d'éradiquer ce phénomène. Supprimer l'examen de passage au CEM et le Brevet d'enseignent moyen (BEM), en est une.
Elle est susceptible d'apporter aux élèves en difficulté scolaire et confrontés à l'échec dans ces deux paliers, de l'espoir, selon le commandant Belksir.


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