Algérie

Des chercheurs préconisent une réflexion



Des chercheurs préconisent une réflexion
La réflexion sur l'inventaire et la documentation, deux étapes déterminantes sur le chemin de la réappropriation par les Maghrébins de leurs patrimoines culturels, a été lancée lors de cette seconde édition des «Rencontres du numérique d'Alger», ont estimé les organisateurs de ce colloque international qui a clos ses travaux jeudi.«Plutôt que de lancer un chantier sans réflexion, il faut réfléchir à un cahier des charges précisant tous les objectifs de la numérisation et les conditions de diffusion» se sont accordés à souligner chercheurs, étudiants et responsables culturels. Cette réflexion qui doit se mener «en amont d'une ingénierie technique» pourra transformer, selon Bernadette Saou-Dufrene, professeur de sciences de la communication à l'Université de Paris 8, co-organisatrice de la rencontre avec l'Ecole nationale de restauration et de conservation des biens culturels (ENCBC), «le retard relatif des musées maghrébins, où la numérisation en est à ses balbutiements, en une réelle avance». «L'inventaire ce n'est pas seulement l'enregistrement des traces du passé mais aussi ce qui va favoriser la création grâce à cette connaissance.» Ont résumé les spécialistes. «Le travail d'inventaire et de documentation nécessite une stratégie d'approche qui tienne compte des caractéristiques des terrains explorés. Elle ne doit pas être une simple application de modèles sur des terrains non identifiés», souligne à ce propos Bernadette Saou-Dufrene. Illustrant ce propos, Maya Saïdani, directrice de recherche en musicologie, a lors de son exposé sur la présentation interactive des musiques et des danses traditionnelles en Algérie fait valoir qu'en matière de patrimoine immatériel, les travaux d'inventaire et d'archivage se confondent. Ce qui a fait dire à Rémy Labrusse, professeur à l'Université de Paris-Ouest que «le patrimoine immatériel au Maghreb est de l'art contemporain» car «toujours en cours». Benali Zineb, professeur de littérature à Paris 8, a soutenu à ce propos, au cours de son exposé «Pour un répertoire des poèmes et des chants populaires» qu'au Maghreb, «patrimoine est égal à mémoire», cette mémoire têtue des peuples qu'elle a qualifiée de «résilience». Elle a alors rappelé le concert de Aïssa Djarmouni à l'Olympia en 1930, alors que la France célébrait un centenaire de colonisation. «Ahna Echaouiya/Jina Oua N'sadou/Matgoulouchi Dellou» (Nous les Chaouis/Venus et bientôt partis/ Ne nous qualifiez pas d'humiliés). Retraçant l'importance de la poésie, des chants et des mythes comme lieu et expression de la résistance, Mme Benali a fait «un vibrant plaidoyer en faveur de l'archivage» comme moyen de conserver quelque chose de «vivant et de vivace mais qui a tendance à disparaître».




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