Des chercheurs français ont versé dans le registre propagandiste par rapport à la décennie 1990 (universitaire)

Le professeur Smail Hadj Ali estimé mardi à Alger que certains chercheurs et intellectuels français ont versé dans "une troublante proximité" avec "le registre propagandiste" dans leurs écrits se rapportant à la décennie 1990 en Algérie.
"Des chercheurs et des intellectuels français ont établi une troublante proximité avec le registre propagandiste dans leurs écrits ayant trait aux années 1990", a indiqué M. Hadj Ali, dans une conférence présentée lors d'un colloque à l'occasion du 50e anniversaire de l'Algérie.
Cette production de la connaissance, selon M. Hadj Ali, s'est complètement éloigné de "la dimension dialogique" du savoir et de la connaissance, qui requière que ces écrits puissent engager des "débats, loin des idées reçues".
Pour M. Hadj Ali, ces chercheurs se croient réservés le droit de faire, à travers des écrits de la connaissance à fabriquer des opinions, ce qui ne participe pas de la vraie démarche scientifique.
Ces chercheurs modifient les positions des protagonistes et présentent des thèses qu'ils veulent à tout prix défendre contre tout esprit scientifique alors qu'ils ont une faim vorace en les idées reçues, a-t-il constaté.
"Ces chercheurs se croit doté du pouvoir de raconter l'Algérie parce qu'ils pensaient être familiers avec l'univers social algérien et, à la fin, ils pensent fabriquer des opinions et des préjugés, qu'ils présentent sous forme de commentaires", a-t-il fait savoir.
M. Ali Smail a regrétté le fait que ces chercheurs aient traité "les terroristes de +maquisards+", alors que "les groupes d'autodéfense sont assimilés à des +miliciens+, eux qui ont versé de leur sang et défendu les citoyens algériens", faisant ainsi la sinistre comparaison entre "les résistants à l'armée nazi et les collaborateurs avec Hitler".
Le professeur Smail Hadj Ali était invité aux côtés d'historiens, chercheurs et universitaires algériens et étrangers participant à une rencontre internationale qui se tient depuis dimanche à Alger sur le thème "Algérie 50 ans après : libérer l'histoire".
Cette rencontre de trois jours (1-3 juillet), qui se déroule à la Bibliothèque nationale, est organisée par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) en partenariat avec le quotidien national La Tribune.