Algérie

"Des chansons à la fois tristes et gaies" ENTRETIEN EXPRESS AVEC SALAH GAOUA




Rencontré juste à la fin du spectacle, l'artiste nous confie ses sentiments d'avoir participé à ce spectacle presque personnel pour dire l'histoire de son père et de ces milliers de pères partis en exil..
L'Expression: Ça fait quoi de revisiter tout ce riche répertoire qui date de plusieurs années'
Salah Gaoua: En tant qu'artistes, on porte des projets et certains nous touchent plus que d'autres. Et celui-là me touche énormément. A travers ce spectacle j'ai l'impression déjà de raconter l'histoire de mon père. Celle qu'il ne m'a jamais racontée. Du coup je la découvre dans ce spectacle. C'est un peu mon histoire car moi aussi je suis parti de l'autre côté, il y a plus de 20 ans maintenant. Cela va donc au-delà d'un hommage à tous ces anciens. Pour moi c'est les rendre encore plus vivants aujourd'hui. Que ce soit ici ou de l'autre côté pour les inscrire définitivement - sans prétention- dans ce qui est la culture multidimensionnelle de la France. El Hasnoui, Slimane Azem et la plupart des chanteurs qu'on a évoqués ce soir ont écrit, composé pour la plupart, de l'autre côté de la rive. Leur patrimoine musical fait partie du patrimoine français aujourd'hui. Ce n'est pas une revendication, c'est un fait. Le jouer à Alger, en Algérie, de là où sont partis ces hommes et ces femmes c'est encore plus émouvant, car comme disait Samira (Brahmia, Ndlr), on a rendu le bébé au bercail. C'est vrai qu'à la création du spectacle, le souhait de Meziane (Meziane Azaïche, directeur artistique du spectacle, Ndlr) était de venir le jouer et le partager ici.
Les sujets sont en effet toujours d'actualité pour la part...
Oui, malheureusement, les conditions de vie de l'immigration bien qu'elles aient évolué certes, mais sur certains sujets cela reste encore tabou, il s'agit d'arriver un jour de s'accepter comme on est avec nos racines, notre identité, de là où nous sommes venus mais pour la majorité nous sommes Français aussi. Il s'agit de trouver l'équilibre pour être accepté comme ça.
Quelle est la suite de ce spectacle qui a connu un franc succès en France en 2011, puis atterri ici pour une tournée algérienne'
Là on repart jeudi, et on joue vendredi je crois à Marseille, ça va rejouer au Cabaret sauvage l'an prochain. Le spectacle tourne, ne s'arrête pas.
Quel a été l'écho du public à travers les villes que vous avez visitées notamment Tizi Ouzou'
A Tizi ouzou le public était plus penché sur l'écoute. Au départ il ne savait pas comment réagir à ce qu'on racontait, fallait-il danser ou pas' car, ce qu'on raconte est à la fois triste et gai. On raconte la vie de ces hommes et femmes qui sont de l'autre côté et du coup, on passe de la tristesse à la joie, de la joie aux larmes. A Tizi ils ont beaucoup aimé. Il y avait un public magnifique, d'écoute. Après, quand il fallait danser et chanter eh bien ils l'ont fait voilà. C'était en plus une première à Tizi, une très belle première. J'étais en tout cas très ému de jouer là-bas car mon père est enterré juste à côté.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)