En ces temps-ci
avec la prise de la capitale Tripoli par les insurgés libyens, la pression
s'est accentuée sur notre pays où tous les yeux se sont braqués soudainement
sur nous comme étant le domino suivant et comme si c'était notre tour d'y
passer d'après le logiciel programmé. Selon certains médias, elle est devenue
terrible, cette pression, au point qu'un Conseil des ministres s'est tenu en
deux jours où on discutait des projets de réformes essentielles annoncées et
non des moindres à savoir l'ouverture du champ audiovisuel, les lois sur les
partis politiques et les associations.
En même temps sur
Internet, beaucoup de groupes sur Facebook se sont
créés subitement pour faire avorter toute probable révolte dans le pays et
appeler les citoyens à ne pas tomber dans le piège tendu par l'OTAN, BHL and Co. La conscience des
Algériens est de mise, je dirais même de rigueur. Je ne pense que des algériens
dans leur totale majorité puissent songer un instant à faire du mal à leur pays
et le voir tomber dans le chaos. L'expérience des deux terribles décennies
amène encore plus les Algériens à se tenir vigilants pour toute exploitation
étrangère. L'amour du pays est une chose très intense à vivre. Ce qu'on ne peut
tolérer dans la toile, c'est de voir certains prétendre adorer leur pays
beaucoup plus que d'autres. C'est comme si ils ont une
reçu une dérogation spéciale du peuple à parler à sa place. Dans une démocratie
qui se respecte, le peuple ne peut donner ses choix et sa délégation de
signature qu'à travers des urnes propres et transparentes.
On continue de
demeurer dans un autre espace mais paradoxalement on revendique à passer vers
une autre dimension. Ce sont ces stigmatismes dont on ne veut s'en séparer et
qui font le plus de mal au pays en aveuglant les gouvernants à discerner entre
le bon et le mauvais. Les citoyens de ce pays aspirent tous ensemble d'une
transition pacifique sans aucune violence vers une nouvelle légitimité. Les
pouvoirs publics doivent être conscients de cet état d'esprit formidable des
citoyens mais ils ne doivent pas le comprendre comme un appui ou un chèque à
blanc à la politique régnante. On doit faire la part des choses entre le pays
où le drapeau est une constante et l'alternance aux responsabilités. Tout le
monde veut du changement mais sans la casse. La responsabilité incombe à tous
de réussir cet examen de passage pour le pays. Ne pas avoir de tangibles
intentions, nous ramènerait fatalement vers le point zéro. Les ingrédients des
émeutes sont toujours présents au sein de la société. La suite des évènements
nous prouveront si les faits remplaceraient les
paroles. Pour le moment, ce ne sont que des écrits. L'histoire saurait être
généreuse pour ceux qui veulent la marquer d'une pierre blanche.
Il ne faut tomber
non plus dans le panneau et resté sans mouvement comme nous le sommes, ces
derniers mois, tétanisés par ce qui arrive aux voisins, figés dans la politique
actuelle et le système pérennisé en mode de gouvernance. Nous voulons une
nouvelle mentalité où chaque citoyen aurait tous ses droits et rendrait compte
pleinement de ses devoirs envers ce pays. Où l'administration serait neutre et
totalement responsable et équitable devant tous les administrés. Où le piston
ne doit pas être le critère dans le choix du recrutement aux postes. Où l'école
ne soit point une crèche en formant des analphabètes presque illettrés comme
l'ont décrite différentes analyses.
Où la démagogie
ferait place à la science et au concret. Où l'université serait un moteur pour
ce pays et non une charrue à traîner et qui serait un lourd fardeau à
transporter. Où les responsables seraient nommés selon leur
compétences et non par clientélisme et sur l'allégeance aux chefs du
moment, et pourquoi ces responsables ne seraient-ils élus sur des programmes
auxquels ils rendraient compte devant leurs électeurs une fois leur mandat
épuisé.
Où le sens d'un élu
du peuple aurait tout son effet et ne voterait pas les textes à l'aveuglette à
mains levés sans avoir pris la peine de les lire, de les étudier, de les
enrichir et de proposer le mieux. Où le gaspillage et l'argent jeté par les
fenêtres ne seraient pas un mode emploi par faute d'imagination et d'idées
rénovatrices et productives. Où le débat contradictoire et responsable
trouverait sa vraie place au sein des médias lourds et de la société. Où la
langue de bois disparaitrait à jamais de notre
vocabulaire navrant.
Où le messie
attendu ne serait qu'un leurre supplémentaire et une illusion de plus au
détriment de l‘authentique perceptible. Où le travail, de 8 heures du matin à
17 heures l'après-midi, tourne à pleines cadences. Où les sens civique et
citoyen trouveraient toutes leurs vives couleurs. Où l'Algérien retrouverait la
joie de vivre et serait heureux de se sentir bien à l'aise chez lui. Où nos
rues seraient propres et la sécurité des citoyens s'y baladant serait assurée.
Où la Harga
serait bannie à jamais du langage de nos jeunes déboussolés. Où notre jeunesse
s'émanciperait de jour en jour sans qu'elle se referme dans des schémas murés.
Où l'espoir de
voir naître une Algérie prospère, ambitieuse et intelligente, serait plus fort
que jamais. Où la rente pétrolière ne serait pas notre seul revenu en ameutant
tous les opportunistes inassouvis. Où les ressources humaines seraient
exploitées et récompensées à leur juste valeur. Où le responsable exercerait
toutes ces prérogatives sans qu'il ne lui soit ôtés aucun des ces atouts. Où
notre économie, grâce au sourire retrouvé des algériens et aux compétents aux
commandes, serait relancée.
Où les algériens
retrouveraient la confiance en leurs gouvernants élus par leur seule volonté.
Où le parlement jouerait activement son rôle de pourvoir ce pays en lois et
textes selon l'inspiration de leurs électeurs et non sur commande. Où ils
puissent jouir de juger et défaire n'importe quel écart commis sur la
souveraineté de la nation. Où nos gouvernants ne soient pas sous l'emprise de
l'extérieur qui doute de leur légitimité. Et où nous voulons que les
responsables politiques écoutent avant tout leurs citoyens qui leur traceraient
la voie à suivre comme le font les peuples européens et américains. Nous
voulons tout simplement une Algérie libre et renforçant son indépendante au
vrai sens des mots.
Le monde change
et plus grave encore notre entourage immédiat bouge énergiquement. Si nous
restons dans l'actuel des choses, nous serons balayés comme tant d'autres l'ont
été dans l‘histoire ancienne ou contemporaine en mal-jugeant
le terrain. Personne ne peut souhaiter ce qui se déroule en Syrie. Lorsque
survient la vague de la mutation, il faut s'adapter aux nouvelles données. Nous
ne résidons pas seuls sur un continent. Mais nous voulons être maîtres de notre
propre destin en livrant le pouvoir à ce peuple comme nous le dicte la
constitution. On sait ce qu'il est advenu de l'Irak et nous ne souhaitons guère
le même sort à nos frères libyens.
Voilà le message
à délivrer en ces moments cruciaux où toute erreur d'appréciation se paierait
cash dans le marché des enchères de l'OTAN. Il faut y aller en toute lucidité
et en toute clarté en prenant le peuple, récupérant souverainement tous ses
droits, comme étant le seul barrage et sa seule immunité contre toute tentative
déstabilisatrice.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohammed Beghdad
Source : www.lequotidien-oran.com