Algérie

Des CET déjà saturés



Les quatre centres d'enfouissement technique (CET) et décharges contrôlées réalisés à Smati (Metroha, Tarf) en 2015, à Zerizer en 2011 également, à Dréan en 2015 et à Raml-Souk en 2014 sont déjà pleins à craquer et débordent si l'on peut dire.Les plus anciens, le CET de Smati, avec ses 5 casiers de 19 000 m3 chacun, en est à 350 % de remplissage, comme celui de Zerizer qui en est aussi à 320 % de remplissage de ses 3 casiers de 27 000 m3.
La célèbre décharge sauvage de Dréan, devenue contrôlée en 2015, a trois casiers de 105 000 m3 pleins à 40 % et le nouveau CET de Raml-Souk implanté aux confins de la wilaya, une épreuve pour les communes, est lui avec ses 2 casiers de 85 000 m3 à 50 % de remplissage. En 2017, ces 4 unités de l'Etablissement de la wilaya pour la gestion des centres d'enfouissement technique ont traité 75 000 tonnes de déchets. Et encore, il ne s'agit que de la collecte de 17 des 24 communes de la wilaya.
Lundi, lors de sa visite dans la wilaya d'El Tarf, Fatma-Zohra Zerouati, la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, qui a vanté les potentialités économiques et touristiques de la région, exceptionnelle par la richesse de sa biodiversité, n'a pas fait l'annonce attendue, celle de doter la wilaya «écologique» (encore une notion galvaudée), de deux nouveaux CET. Mme Fatma-Zohra Zerouati a demandé de faire plus d'efforts pour passer à un autre niveau de gestion avant de demander des financements pour l'ouverture de nouveaux casiers. En intégrant les entreprises de jeunes, s'il en est, il faudra selon elle, élargir la récupération et surtout susciter et encourager le recyclage.
Elle en veut pour preuve l'unité de compostage qui se construit face au CET de Smati et dont elle vient de poser la première pierre. Ceci dit, en dehors du fait que pour la ministre, une armée d'ouvriers qui ont travaillé sous une pluie battante a été mobilisée pour nettoyer les accotements, des efforts louables sont accomplis depuis près d'une année par la Direction de l'Environnement d'El Tarf pour éliminer les décharges sauvages et débarrasser des déchets les espaces publics et dans les cités. Certes, un travail à la Sisyphe, mais on table sur la durée pour amener les citoyens à s'habituer à la propreté.
La ministre, qui a commencé sa tournée par l'ouverture d'une session de formation pour les femmes rurales qui entre dans le cadre du programme Gembi (Gouvernance environnementale et biodiversité) de la GIZ (Agence de coopération allemande), est en revanche revenue à plusieurs reprises sur la question de la femme rurale qui, a-t-elle expliqué, par ses activités, est au c?ur du développement durable et de la conservation des ressources naturelles. En théorie c'est vrai et reconnu, mais les femmes rurales d'une coopérative apicole ayant bénéficié d'une formation semblable ne semblent pas avoir tout à fait trouvé leurs marques.
Elles ont en effet appelé la ministre et les autorités locales à une aide en moyens sans pouvoir préciser lesquels. Bien entendu, la ministre a fait un arrêt dans le Parc national d'El Kala. Comme toujours, on a soigneusement veillé à lui montrer les plus beaux endroits, ceux que tout le monde découvre sur la route vers la frontière et devant lesquels on s'extasie. Jamais les ministres ne vont voir les espaces naturels et les fabuleux paysages ravagés et détruits irréversiblement par le défrîchement par des programmes sans lendemain, de constructions dans la nature avec l'explosion des zones éparses et des routes qui balafrent les montagnes.
Et on ose parler de développer l'écotourisme, là encore un concept galvaudé, en tuant la poule aux d'or.


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