Des centaines de manifestants se sont rassemblés hier à la mi-journée à Paris pour exprimer leur farouche opposition à un 5e mandat du président Bouteflika. En début d'après-midi, la foule de tout âge continuait lentement de grossir place de la République, dans le centre de la capitale française, où les chants alternaient avec les slogans («Dégage, dégage», «Pouvoir assassin», «pas de pardon, pas de pardon»...) et les youyous occasionnels. Les orateurs criaient «leur révolte», appelaient à «l'Etat de droit et à la démocratie». «L'Algérie a rendez-vous avec l'Histoire», a affirmé l'un d'eux. «Non au mandat de la honte, 20 ans ça suffit», proclamait une pancarte. Depuis 1962, «l'Algérie est gouvernée par les mêmes hommes, le même système. (...) L'Algérie est à plat, alors que c'est un pays potentiellement très riche. Que laisse-t-on aux générations futures '», s'insurge un manifestant, Abderrahmane Hamirouche, un informaticien de 62 ans. Nadia Tamzali, une médecin franco-algérienne de 62 ans, dénonce «la confiscation de la parole». «Ils ont tué la culture et la santé !...», déplore-t-elle. A ses côtés, une amie renchérit, amèrement : «on n'a pas d'hôpital mais on a une grande mosquée !». Pour Sabria Dehilis, secrétaire nationale chargée des médias à l'étranger du parti Les Avant-gardes des Libertés, le mouvement actuel de contestation sans précédent en Algérie et dans la diaspora préfigure un changement : «ça va être un printemps». «Un printemps pacifique», souligne la journaliste, drapeau algérien sur le dos comme de nombreux manifestants.
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Posté Le : 04/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R N
Source : www.lequotidien-oran.com