Algérie

Des centaines de Maliens manifestent en soutien à la junte militaire



Plusieurs centaines de Maliens ont manifesté hier soir dans les rues de Bamako, en soutien à la junte, en pleine querelle sur les conditions d'un retour des civils au pouvoir après le putsch du 18 août. Les manifestants ont répondu à l'appel du MP4 (Mouvement populaire du 4 septembre), nouvelle formation soutenant les colonels au pouvoir, à un moment où les Maliens se divisent pour savoir si c'est un militaire ou un civil qui doit conduire la transition censée ramener les civils à la direction du pays, et combien de temps doit durer cette période transitoire.Cette manifestation intervient au lendemain de la réunion de la Cédéao, lundi, qui a réclamé aux Maliens la désignation, avant le 15 septembre, d'un président civil, avec la menace de maintenir les sanctions contre ce pays. "On veut que l'armée reste au pouvoir le temps qu'il faudra. Pourquoi pas trois ans, d'ici la fin du mandat de l'ancien président IBK", ont exigé les manifestants, un jour avant la tenue des assises nationales sur la transition et qui s'étaleront jusqu'au 13 septembre.
Les militaires ont, dès le départ, promis de rendre les commandes aux civils à l'issue d'une transition d'une durée à déterminer. Ils ont initialement parlé de trois ans (correspondant à l'échéance du mandat présidentiel) sous la conduite d'un militaire. Mais ils se sont heurtés au refus des voisins ouest-africains et ont lancé des concertations avec les partis et la société civile sur la mise en place de la transition.
Après l'accueil favorable fait au putsch par les Maliens exaspérés par des années de guerre avec les groupes terroristes, de violences intercommunautaires et de marasme économique, les consultations de la semaine dernière ont mis en lumière la difficulté de concilier les agendas des militaires, d'anciens groupes rebelles du nord ou encore du Mouvement du 5-Juin. Celui-ci a mené pendant des mois la contestation contre l'ancien président jusqu'à ce que les militaires le déposent. Il réclame un rôle prééminent dans la transition. Les partisans d'une transition longue confiée aux militaires arguent du temps et de l'autorité nécessaires pour créer les conditions d'un redressement dans un pays souvent décrit comme près de sombrer.
Les autres invoquent au contraire le risque d'une instabilité encore accrue dans un Sahel déjà gagné par les agissements terroristes, et le mauvais exemple régional donné par une junte maintenue durablement au pouvoir. La junte est soumise à la pression des acteurs locaux avec leurs intérêts propres, mais aussi de la communauté internationale.
La Cédéao réclame un retour des civils au bout de 12 mois maximum. Elle impose un embargo sur les flux commerciaux et financiers avec le Mali.

K. B./Agences


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