Algérie

Des centaines de malades mentaux sillonnent les rues à Tlemcen



De notre correspondante à TlemcenAmira Bensabeur

Malgré une prise en charge par l'unique service d'une capacité de 12 lits au niveau du CHU de Tlemcen qui s'occupe également d'autres malades des wilayas limitrophes (Naâma et Sidi Bel Abbès), le déficit en matière d'infrastructures pouvant prendre en charge cette communauté est largement constaté, et les spécialistes réclament la réalisation d'un hôpital spécialisé pour mieux gérer la situation, car ces personnes sont malades et doivent être traitées. Dans ce cas, l'hospitalisation est le meilleur moyen de s'assurer que le traitement médical du malade est suivi, c'est pourquoi, le ministre de la Santé est sollicité pour affecter à cette région le projet de réalisation d'un hôpital. Une telle action, si elle se concrétise, mettra fin aux comportements de ces malades. Ces derniers importunent, malgré eux, les citoyens, et demeurent un fardeau pour la société. Ces personnes atteintes de troubles mentaux et psychologiques, doivent être prises en charge avec notamment des actions de prévention, de diagnostic, de soins de réadaptation et de réinsertion sociale. Car l'ensemble de ces actions s'intègre dans le schéma général d'organisation du système de santé, en tenant compte, au niveau de l'organisation, des particularités propres à ce secteur dont, notamment, l'exigence de la continuité des soins intra et extra-hospitaliers. La prise en charge des patients dangereux suivis en psychiatrie est une question récurrente, posée le plus souvent à l'occasion de faits divers dramatiques. La psychiatrie est étymologiquement la médecine de l'âme. C'est plus précisément la spécialité de la médecine qui a pour vocation de traiter les maladies mentales. Mais parce qu'elle s'occupe d'affections dont les symptômes ont pour manifestations l'altération des comportements qui fondent notre humanité, son rôle est ambigu. En effet, l'action sur un certain type de comportements permet de penser qu'il est aussi possible d'agir sur un autre type de comportement, voire sur tous les comportements. «On aurait pu faire mieux» afin que la situation ne finisse pas de la sorte. La prise de conscience de l'aspect médical de notre spécialité est à notre avis de la plus grande importance, si l'on souhaite que la psychiatrie puisse répondre de manière efficace à des missions claires en particulier dans le domaine de la collaboration avec la justice. Il manque, toutefois, une grande orientation nationale unifiant la prise en charge des patients dangereux ou potentiellement dangereux au sein d'un dispositif cohérent et gradué. «Nous sommes conscients qu'un débat de fond s'impose sur le sujet, si nous voulons à l'avenir éviter que ne se répètent trop souvent les drames sous-tendus par la récidive et la rupture de soins. La question est aussi éthique, car les professionnels comme la population sont en droit d'attendre des moyens à la hauteur de la mission dévolue à cette spécialité afin qu'elle puisse être exercée de la manière la plus en accord avec les données récentes de la science. Si la question des moyens ne reçoit pas de réponse adéquate, nous resterons contraints aux incantations et à l'inefficacité», déplore des spécialistes.


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