Algérie

Des centaines d'habitations non raccordées



Selon des habitants de cette localité, même les villages raccordés l'ont été de manière anarchique, en raison de l'absence d'une étude fiable et planifiée.Un demi-siècle après avoir accédé au statut de commune, Aït Yahia Moussa (daïra de Draâ El-Mizan, Tizi Ouzou) n'en a toujours pas fini avec les fosses septiques, que ce soit au chef-lieu communal ou dans les villages, où des centaines d'habitations n'ont toujours pas bénéficié de raccordement au réseau d'assainissement.
Selon des habitants de cette localité, même les villages raccordés l'ont été de manière anarchique, en raison de l'absence d'une étude fiable et planifiée. "La plupart des habitants déversent leurs rejets dans des fosses septiques sans respect d'aucune norme, constituant un danger pour la santé publique", soutient un habitant d'Ath Amar Moussa, à l'ouest du chef-lieu communal.
Selon lui, les villageois ont manifesté à plusieurs reprises devant le siège de l'APC pour réclamer un réseau d'assainissement fiable afin d'éviter des maladies à transmission hydrique, mais au final "seule une partie de notre village est dotée d'un réseau d'assainissement ; l'autre, elle n'est toujours pas prise en charge", déplore-t-il, non sans rappeler qu'il y a quelques années déjà, des dizaines de personnes, dont des enfants, ont été contaminées suite à une infiltration des eaux usées dans le réseau d'eau potable.
Selon ce villageois, le danger est encore plus grand aujourd'hui que de nombreuses fosses septiques débordent parfois sur les routes. "Notre village a bénéficié d'un réseau d'assainissement au milieu des années 70 alors que le nombre de foyers était insignifiant. Aujourd'hui, leur nombre a quadruplé et, entre-temps, la quasi-totalité des réseaux sont devenus vétustes", explique un autre habitant, précisant que beaucoup de rejets se déversent dans les champs, y compris les oliveraies.
Un phénomène qui a pris de l'ampleur au village Tafoughalt où, selon un membre du comité de village. une étude pour consolider les réseaux d'assainissement a été établie en 2009 mais elle est restée sans suite. "Depuis, nous n'avons vu aucune opération digne de ce nom menée dans notre village", regrette-t-il, expliquant que ce sont les villageois eux-mêmes qui réalisent leurs branchements individuels ou, à défaut, des fosses septiques.
Ce constat concerne, à vrai dire, tous les villages de cette commune où les habitants ne cessent de réclamer des réseaux d'assainissement dignes de ce nom. Même le chef-lieu communal n'échappe pas à cette situation, puisque même lorsque les réseaux d'assainissement existent par endroits, leurs rejets finissent dans l'oued, causant sa pollution qui est devenue une menace pour les puits réalisés le long de ce cours d'eau qui traverse le chef-lieu communal longeant la RN 25.
Selon un membre de l'exécutif communal, des fiches techniques sont établies, mais souvent elles ne sont pas suivies de concrétisation, car nécessitant des enveloppes financières très importantes qui ne sont pas prises en charge par les services concernés.
"Nous nous contentons de petits budgets retenus sur la cagnotte des PCD. Ce sont des réseaux qui ne dépassent pas les six cents mètres linéaires. Il faudrait une étude globale pour l'assainissement complet de toute la commune, car nos réseaux sont dépassés pour une population de plus de vingt-six mille habitants", a-t-il expliqué.
Selon un autre élu, une fiche technique avait été établie il y a une dizaine d'années à l'occasion de la visite du wali de l'époque, mais rien n'a été fait.

O. Ghilès


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