Algérie

Des cas de leptospirose signalés Les rats font craindre le pire



Trouvant les conditions idéales à sa prolifération: logis, eau et nourriture, le rat fait de vieux os dans les vieux quartiers d'Oran. Même si les services d'hygiène, concernés par la lutte contre ce nuisible rongeur, ne disposent pas de données, même approximatives, sur la proportion de la population de rats vivant dans les entrailles de la ville, il n'en demeure pas moins qu'une virée, le soir, à travers les vieilles ruelles de la ville peut, aisément, nous renseigner sur l'ampleur du phénomène. Le cas des locaux des ex-galeries algériennes (ex-Prisunic) sis en plein centre-ville d'Oran, au boulevard Emir Abdelkader, est à cet égard plus qu'édifiant. Fermés depuis plusieurs années, ces locaux sont devenus, au fil du temps, un véritable «nid», grandeur nature, pour ces rongeurs nuisibles. Ils y trouvent toutes les conditions favorables à leur prolifération: le logis, la nourriture et l'eau. Selon les riverains, les autorités locales ont été, à plusieurs reprises, informées de la situation, sans pour autant susciter la moindre réaction. Entourés par la Banque nationale d'Algérie, du côté de la rue Djilali Djilali et du boulevard de la Soummam, ces locaux représentent, selon nos interlocuteurs, «une véritable source de danger» pour tout le voisinage. Les commerçants du coin affirment, pour leur part, que la situation a carrément dégénéré, lorsque les services de la commune ont entouré lesdits locaux d'un muret métallique, favorisant ainsi, certainement sans le vouloir, l'accumulation de toutes sortes de détritus. «Le soir, il est carrément impossible d'emprunter la rue Djilali Djilali, tant les rats sont présents en grand nombre», affirment les voisins. Après l'installation du muret, et à la faveur d'une nourriture, de plus en plus, abondante, leur nombre a atteint des proportions alarmantes. Le cas de l'«ex-Prisunic» est loin d'être unique dans son genre. Certains vieux quartiers, à l'exemple du Derb, Sidi El-Houari, St Antoine ou encore le centre-ville, sont devenus de véritables «lieux de villégiature» pour ces rongeurs qui y trouvent la nourriture et la quiétude nécessaires à leur prolifération. Les cités à forte densité de population ne sont pas en reste avec des populations de rats en pleine explosion, notamment à cause des problèmes des caves inondées et la prolifération des décharges sauvages. Dans son dernier bulletin hebdomadaire d'information, datant du 17 octobre dernier, le bureau d'hygiène communal fait état de 22 caves inondées et 30 cas de stagnation d'eaux usées. La même source fait également mention de 51 décharges contrôlées et 46 autres non contrôlées. La rubrique réservée aux opérations de dératisation porte, outrageusement, la mention «néant», indiquant ainsi qu'aucune opération de dératisation n'a été réalisée au cours de la période en question. Renseignement pris auprès du bureau d'hygiène communal, on apprendra que le service en question est en rupture de stock en produits raticides depuis avant le mois de Ramadhan, soit au minimum deux mois. Pourtant la dératisation, à la différence de la désinsectisation qui est préconisée au cours de périodes bien déterminées, s'effectue à longueur d'année. Selon le docteur Djezzar, chef de service du BHC, le bureau est en train de préparer sa commande auprès de ses fournisseurs. Il précisera que la quantité de produits raticides acquise sera destinée à hauteur de 40% aux traitement des administrations et autres casernes et hôpitaux. Le reste est distribué à parts égales entres les 12 secteurs urbains de la commune. Selon le même responsable, «l'ampleur du travail à réaliser est immense. A cause du manque de civisme de certains citoyens, la ville est jonchée de détritus avec, de plus en plus, de points noirs. L'importance du vieux bâti, avec toutes les fissures et autres orifices qu'il comporte, représente une autre difficulté pour notre mission». «Les efforts entrepris sur le terrain par le bureau d'hygiène communal ne peuvent prétendre à une efficacité significative, s'il n'y a pas une réelle implication du citoyen», a-t-il indiqué. «Ce dernier, ajoute-t-il, quand il sort ses ordures en dehors des horaires destinés à cet effet, non seulement il contribue à la prolifération des rats en leur offrant leur ration quotidienne de nourriture, mais participe aussi à la mise en échec du dispositif de lutte contre les rongeurs. Le rat, par instinct, évite de consommer les raticides quand il trouve une nourriture naturelle». «Il faut assainir, assainir puis assainir pour prétendre à une quelconque efficacité», a-t-il martelé. Souvent, a-t-il expliqué, les raticides qu'on dépose, qu'ils soient destinés au milieu sec ou humide, sont condamnés à la péremption, car les rongeurs les évitent pour une nourriture naturelle et abondante. La meilleure arme contre le rat est de l'affamer. Cela passe par des gestes simples que tout citoyen peut appliquer. Il faut sortir son sachet d'ordures aux horaires de collecte et ne pas laisser le pain sec, aliment très prisé par les rongeurs, à même le sol pour éviter qu'il ne soit à la portée des rats. Il faut aussi régler le problème des caves inondées et boucher tous les trous et autres fissures qui peuvent servir d'abris au rongeur. L'efficacité des raticides peut se vérifier dans seulement 10% des cas traités, celle du citoyen se fait, en revanche, dans 90% . DES CAS DE LEPTOSPIROSE DONT UN MORTEL 


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