Algérie

Des candidatures, un candidat



Des candidatures, un candidat
"Je n'ai pas parlé au nom du Président, je me suis exprimé en qualité de secrétaire général du FLN. Dans la logique, le président du parti est le candidat du FLN." C'est en ces termes qu'Amar Saâdani est revenu, avant-hier, sur l'annonce qu'il avait faite, la veille, de la candidature "officielle" de Bouteflika pour un quatrième mandat.Une telle légèreté dans l'expression politique, ainsi excusée par de si faciles faux-fuyants, illustre le culminant niveau de déchéance politique auquel l'Algérie est parvenue. On ne sait pourquoi, le pouvoir, qui dispose autoritairement de la nation, de ses ressources, de ses institutions et de la voix de son peuple, se sent obligé d'ajouter à l'arbitraire de son action l'aberrance de son discours. De Messahel qui explique que le pluriel du mot thématique est moins censeur que son singulier, à Louisa Hanoune qui appelle le Président à "parler aux Algériens", le régime et ses dépendances donnent l'impression de s'adresser à un peuple d'ingénus.L'officialisation de la candidature de Bouteflika se confirmant, les appels à la continuité se succèdent en cascade, si rapprochés les uns des autres que certains en viennent à passer inaperçus. Comme la supplique du chef de l'UGTA, coincée entre la vraie-fausse annonce de candidature faite par Saâdani et l'appel lancé par Bensalah et le RND.Il faut faire vite ; les ministres délégués à la propagande ont pris trop d'avance. Mais est-ce bien nécessaire de rivaliser d'argumentations ' Qui croira que le désir de proroger le règne du Président actuel répond au souhait de le voir poursuivre son ?uvre d'édification ' Et si tant est qu'il y eut édification, pourrait-il la continuer 'C'est justement en ce que le projet de quatrième mandat est injustifiable à plus d'un titre que ses adeptes se laissent aller à de telles improvisations verbales. Les promoteurs de la continuité, dans et autour du régime, désemparés par l'irrationalité de leur dessein, redoublent d'originalité dans leur discours argumentaire. Et les plus hardis d'entre eux finissent par dépasser l'expression du simple parti-pris. Devant l'évidence de l'obstination de leur régime à se maintenir en dépit de toute logique politique ou de développement, il ne leur reste que le choix de l'audace : on assiste à un concours d'improvisation argumentaire.Et l'époque correspond bien à cette hardiesse dont Saâdani fait preuve depuis son investiture, passant, avec une superbe désinvolture, d'un propos à son contraire. Et à Louisa Hanoune qui, au bout de cinq ou six participations aux élections présidentielles, demande à Bouteflika d'assurer la régularité du scrutin.À qui s'adresse-t-on, ainsi, dans ce langage qui tient autant de l'humour que du cynisme ' À un peuple qui, depuis plusieurs mandats déjà, ne se fait aucune illusion quant à la prise en compte de ses aspirations ' À des citoyens qui, de guerre lasse, ont fini par céder sur leur droit de vote en désertant les occasions électorales 'Et pourquoi gloser autant autour d'une élection, dont l'on sait l'issue dès lors que l'on connaît le nom "du" candidat 'M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)