Algérie

Des camps d'internement pour les soldats coloniaux : Les « visages oubliés de la France occupée »



A chacune des guerres entreprises par la France depuis la guerre de Prusse en 1870, les soldats coloniaux, dont des Algériens, servirent de chair à canon. LyonDe notre correspondant Ce fut le cas entre 1914 et 1918, lorsque des milliers d'Algériens périrent sur les champs de bataille. Et en 1939, lors de la brève guerre entre l'Allemagne nazie et la France, finalement défaite en quelques mois, les enrôlés d'Afrique du Nord, du Sénégal ou d'Indochine vinrent y prêter main forte. Au lendemain de l'Armistice signée par le Maréchal Pétain, si beaucoup de coloniaux purent partir, un certain nombre fut fait prisonnier et, contrairement aux soldats français de souche évacués vers l'Allemagne, les « Arabes, Noirs et Jaunes » furent assignés dans plusieurs camps d'internement sur le sol français. C'est cette histoire que raconte, avec des témoignages émouvants et des documents pertinents, Armelle Mabon, dans Prisonniers de guerre indigènes, paru en janvier aux éditions La Découverte.En 1939, près d'un dixième des cinq millions de soldats français venait des colonies dont 340 000 Nord-Africains, majoritairement Algériens. De cette armée déconfite, les Allemands, tout à l'idéologie de la race blanche supérieure, refusèrent que « leurs » prisonniers « indigènes » ne viennent contaminer l'Allemagne aryenne. C'est ainsi que les autorités pétainistes créèrent dans des conditions souvent infrahumaines des « fronts talags » dans tout le pays occupé. En novembre 1940, on comptait 57 camps pour 80 000 « indigènes ». Certains, s'évadant, rejoignirent les maquis de la Résistance française. L'universitaire ne se contente pas de dire les éléments de cette situation oubliée, mais sous-tend dans le détail les relents racistes de la politique vichyste.A la Libération, enfin, elle traite, d'un autre thème relégué à l'oublie, le soulèvement de Thiaroye, près de Dakar, où des prisonniers de retour au pays furent massacrés par l'armée française pour avoir simplement réclamé leurs droits d'anciens prisonniers de guerre. Voici un livre dont on espère qu'il sera disponible en Algérie rapidement.


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