Algérie

Des brigades spécialisées sillonneront le pays



Constructions inachevées : la chasse est ouverte! Fini ces maisons hideuses inoccupées et ouvertes aux quatre vents que les propriétaires délaissent pendant des années au nez et à la barbe des autorités! Trois mois après l’adop-tion d’une loi coercitive sur les constructions inachevées, le gouvernement semble décidé à en traduire les dispositions sur le terrain. Les propriétaires de ces milliers de constructions inachevées qui ont transfiguré les villes algériennes vont désormais être soumis à l’obligation de les terminer faute de quoi la force reviendra à la loi. C’est du moins ce qu’a suggéré hier le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Nourredine Moussa, promettant que l’Etat passera à l’acte contre les récalcitrants. Le ministre promet que le laxisme des autorités ne ferait plus partie de son vocabulaire dès lors qu’il dispose à présent d’un instrument légal lui permettant de sévir contre les irréductibles. Pour ce faire, le gouvernement qui veut manifestement remettre de l’ordre dans ce secteur, annonce l’envoi «prochainement» des premières brigades de contrôle sur le terrain pour constater de visu la conformité des constructions aux règles architecturales et urbanistiques. Il s’agit-là d’une entame de la phase active de l’application de la loi, relative à l’achèvement des constructions, détaillée dans le journal officielle et qui a été adoptée par le conseil de gouvernement et celui des ministres. Cette loi stipule, entre autres, la création de ces brigades spécialisées chargées de contrôler le respect des normes de construction mais surtout de sanctionner, le cas échéant, des personnes physiques ou morales qui n’auraient pas satisfait à l’obligation de terminer leurs constructions à l’expiration du délai imparti. Précisément, les autorités via cette loi accordent aux propriétaires de maisons non terminées un délai de cinq années à partir de 2008 pour achever leurs habitations conformément au permis de construire ou au permis d’achèvement délivrés par les autorités locales d’urbanisme. Passé ce délai, l’Etat procédera à l’application des sanctions prévues dans la loi citée plus haut et pouvant aller jusqu’au retrait du permis de construire. Bien que le ministre n’ait pas donné de chiffres exacts sur le nombre de maisons inachevées sur le territoire national, les estimations les évaluent à des «milliers», tant ce phénomène qui renseigne sur la construction à la hâte du fait de l’absence de papiers réglementaires, est visible aussi bien dans les villes que dans les villages et les zones rurales. Le président de la République lui-même avait maintes et maintes fois dénoncé ces cités «agressives» et a recommandé de trouver une solution idoine du fait que cette pratique a pris racine depuis les années 90 quand la situation sécuritaire avait offert prétexte à un exode rural massif mais également à un trafic monstrueux dans le secteur de l’habitat. Il a donc fallu attendre l’arrivée de Nourredine Moussa à la tête de ce secteur pour que l’Etat décide enfin de mettre le holà. En tout état de cause, et malgré l’ampleur du phénomène ayant ravagé et enlaidi les façades de nos villes, il faut se féliciter de ce que l’Etat ait enfin pris en charge le dossier. Ceci, même si le gros du travail est à venir.   Amine Makri


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