Algérie

Des brevets pour valoriser les projets de fin d'études



Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique compte valoriser les projets de fin d'études universitaires, à travers le dépôt de demande de brevets. Pour ce faire, le programme «Un projet, un brevet», un mécanisme de compétitivité entre les porteurs de projet, a été initié. Une démarche qui permettra certainement à notre pays d'améliorer son indicateur des brevets déposés.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - L'Algérie accuse un grand retard en matière d'innovation. En 2020, elle a été classée 121e au Global innovation index (Indice mondial de l'innovation) sur 131 pays. Malgré l'évolution du nombre de publications chaque année, la valorisation par les brevets reste moins évidente. Afin de parer à cette déficience, le ministère de l'Enseignement supérieur a lancé, hier lundi, le programme «Un projet, un brevet».
«C'est un nouveau concept adopté par le ministère pour valoriser la vision de l'ouverture de l'université sur son environnement économique et social , mais aussi pour promouvoir les initiatives des étudiants et renforcer l'esprit d'entreprise et de compétition parmi eux, à travers des projets créatifs et innovants», expliquait le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, hier lundi, en marge du lancement officiel du programme «Un projet, un brevet» au Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist), à Alger.
Selon lui, cette vision participative avec le département de l'économie de la connaissance et des start-up, ambitionne de valoriser le brevet et de permettre ainsi la mise en place des projets de start-up.
De son côté, le ministre délégué chargé de l'Economie de la connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid, qualifie cette initiative de «très importante». Il fait remarquer que notre pays enregistre un grand manque de brevets déposés, au moment où tous les pays du monde évaluent leurs efforts dans le domaine de l'innovation et de la recherche scientifique par le brevet de l'invention , et non pas les publications scientifiques.
«Nous ?uvrons pour que les projets qui obtiennent un brevet puissent se concrétiser et avoir un réel impact sur le monde économique. Aujourd'hui, il est important de passer de la recherche scientifique dans l'université, à une recherche qui a un réel impact sur l'économie nationale», dit-il.
Yacine El Mahdi Oualid considère, d'ailleurs, l'université algérienne comme le berceau des projets innovants qui doivent être promus depuis l'enregistrement du brevet jusqu'au lancement de la start-up.
«Chaque Algérien détenteur d'un brevet est automatiquement admis pour créer une start-up, d'autant que celle-ci ouvre droit à de nombreuses facilités fiscales et possibilités de financement», soutient-il.
Pour lui, l'Algérie a besoin d'une nouvelle «couche» d'entrepreneurs qui pourrait apporter une réelle valeur ajoutée à l'économie nationale.
Développé dans le milieu universitaire, le programme «Un projet, un brevet» cible les étudiants et les nouveaux diplômés. Ce mécanisme de compétitivité permettra de valoriser les projets de fin d'études et de promouvoir la propriété intellectuelle, mais aussi d'augmenter le nombre de demandes de brevets de haute qualité. Les porteurs de projet ayant déposé une demande de brevet, seront ainsi accompagnés dans la maturation de leurs projets.
Exposés devant les membres d'un jury, «vingt projets seront retenus et domiciliés dans un centre de recherche ou sur une plateforme technologique qui leur apportera un appui, pour améliorer la technicité du produit», précise la responsable de ce programme, Mme Cherfaoui.
Ry. N.


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