Des boulangers risquent de "fermer boutique en raison du manque de farine". Et, cela pourrait déboucher sur "une crise du pain", s'inquiète Kamel Titouah, représentant de ces boulangers. Ce dernier ajoute que la farine est devenue "une denrée rare, ces jours-ci, et on ne sait pas à qui s'adresser pour discuter du problème et le régler". Kamel Titouah explique que "les boulangers ne peuvent pas s'approvisionner en farine auprès des minoteries de Tadmaït, de Baghlia, de Blida et de Corso, car ces sites de production ne disposent pas de cette matière de base pour la confection du pain". Selon lui, dans pareille situation, "les boulangers n'ont d'autre choix que d'acheter de la farine au marché noir à 3 200 DA le sac de 100 kilogrammes, s'ils veulent maintenir leur activité". "Est-ce normal '", s'interroge Kamel Titouah. Il est bon de savoir que le décret exécutif n°96-132 du 13 avril 1996 portant fixation des prix aux différents stades de la distribution des farines établit à 2 000 DA le quintal le prix de la farine destinée aux boulangers.Titouah souligne, par ailleurs, que "nos charges ont été revues à la hausse : notre consommation d'électricité et d'eau est facturée selon la quatrième tranche (des factures très élevées), et le coût de la main-d'?uvre demeure également élevé". Donc, les charges augmentent, mais pas le prix de la baguette de pain. Cela fait que les boulangers ne rentrent pas nécessairement dans leurs frais. Ce problème est récurrent et les boulangers en appellent aux autorités publiques pour qu'elles le résolvent. L'Etat consacre des subventions colossales aux céréales et à la fabrication du pain. Contacté par téléphone, le président-directeur général d'Agrodiv, Brahim Lazreg, nous affirme, lui, qu'il "n'y a pas de pénurie de farine et que nos unités fonctionnent en flux tendu". Il ajoute que "les céréales sont disponibles, nous mettons tout ce que nous triturons à la disposition des minoteries ; notre objectif est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de pénurie de farine sur le marché".
Le groupe agro-industries Agrodiv Spa est né de la restructuration du secteur public marchand en février 2015. Six filiales de transformation céréalière sont placées sous sa coupe. Son président-directeur général fait observer que le groupe qu'il dirige "ne couvre que 17% du marché et qu'il doit s'assurer que l'approvisionnement soit garanti de manière continue, y compris dans des régions reculées du Sud".
Brahim Lazreg émet cependant un souhait : "Qu'on nous permette de travailler sept jours sur sept." Par ailleurs, un responsable de la minoterie de Corso, qui a requis l'anonymat, nous a expliqué que "la semaine a comporté un jour férié (1er novembre), en plus du week-end, le site de Corso en a profité pour marquer une pause pour voir où nous en sommes au plan technique, c'est ce qui fait que la Coopérative des céréales et légumes secs (CCLS) ne nous a pas approvisionnés". "La maintenance technique, ajoute notre source, se fait en concertation avec la CCLS". Ainsi, le long week-end semble être à l'origine de la perturbation de la distribution de farine.
Il est utile de souligner que chaque minoterie dispose d'un certain nombre de jours dans l'année pour effectuer ses contrôles techniques. Il est évident que les opérations de maintenance ne peuvent pas toutes être prévues en même temps et qu'elles se font de telle manière que l'approvisionnement en farine ne soit pas perturbé.
Youcef Salami
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 03/11/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Youcef SALAMI
Source : www.liberte-algerie.com