Algérie

Des bombes au phosphore blanc ciblent une école de l'ONU



Pour la quatrième fois hier les écoles de l'Office onusien pour les réfugiés (Unrwa) à Ghaza ont été la cible d'un pilonnage aux bombes à phosphore blanc, tuant deux enfants et une femme et blessant 13 autres personnes. Ce qui a poussé Christopher Gunness, le porte-parole de l'Office onusien à déclarer : « Cela illustre à nouveau la tragédie de Ghaza. Il n'y a aucun lieu sûr et même une installation des Nations unies n'est pas en sécurité. A Ghaza, il n'y a nul part où fuir. » Les tirs d'artillerie lourde et le pilonnage de l'aviation ont ciblé hier et durant toute la journée de nombreux quartiers, en dépit du cessez-le-feu annoncé par des responsables israéliens pour la fin de la journée. De nombreux raids se sont poursuivis dans le nord de Ghaza, notamment autour du quartier de Jabaliya où d'immenses incendies se sont déclarés, poussant des centaines de familles à fuir les lieux. Des sources médicales ont affirmé que les militaires israéliens ont utilisé un armement non encore connu, qui provoque la destruction du corps humain et ne laisse que le squelette. Le directeur des secours d'urgence au ministère palestinien de la Santé, le docteur Hassanine Mouawiya, a déclaré que de trois corps découverts à la Tour El Karama, il ne restait que les ossements.« C'est indescriptible et horrible à voir », a-t-il déclaré à la presse hier, précisant que dans « la région de Tell El Hawa, on a découvert dans les tours et immeubles bombardés une forme de poudre incandescente qui provoque, outre des difficultés respiratoires, de graves lésions et blessures. Dans les hôpitaux également, on a vu beaucoup de blessés qui avaient les membres supérieurs et inférieurs amputés et sept blessés ont succombé du fait des brûlures causées par les armes prohibées utilisées par les forces d'occupation dans leur agression criminelle contre Ghaza ». Ce sont là des images chaotiques qui dévoilent la volonté de l'Etat hébreu à réduire en cendres tout ce qui incarne la vie à Ghaza. Au moins 70 cibles ont été visées parmi lesquels des mosquées et des écoles qui, selon l'armée sioniste, servaient de lieux de lancement de roquettes.La résistance a, quant à elle, affirmé avoir causé d'« énormes pertes » humaines aux troupes israéliennes qui ne reconnaissent que 9 morts et 199 blessés dans leurs rangs. Au moins 9 roquettes ont ciblé les villes du sud d'Israël sans faire de victimes. Incapable de faire appliquer la résolution du Conseil de sécurité appelant au cessez-le-feu immédiat, l'Assemblée générale de l'Onu a voté, très tard dans la nuit de vendredi à samedi, une résolution décrétant un cessez-le-feu durable pleinement respecté menant au retrait total et à une distribution sans entrave de l'aide humanitaire. La résolution, adoptée par 142 pays contre 3 (Israël, USA et Nauru) et 9 abstentions, est en fait le fruit d'un compromis négocié, au nom de la Palestine, par l'Egypte avec l'Union européenne. Elle a été votée en dépit des tractations de la Syrie, de l'Iran, du Venezuela, de l'Indonésie et de la Malaisie pour la rendre plus sévère en réclamant un retrait d'Israël immédiat et inconditionnel de Ghaza.Sur le terrain, la machine de guerre de l 'Etat hébreu poursuit ses massacres collectifs. D'intenses combats ont fait au moins une dizaine de morts. A Beit Hanoun, au nord de Ghaza et à Karama, quatre Palestiniens dont une petite fille ont été tués par des obus de tanks, selon des sources médicales reprises par l'AFP. Les appels au cessez-le-feu immédiat et inconditionnel ont continué à être lancés, y compris par ceux-là mêmes, comme l'Egypte, qui ont dès le début de la guerre mis dos à dos l'armée israélienne et la résistance palestinienne, notamment le Hamas. Hier, Hosni Moubarak a, dans un discours télévisé, exhorté Israël à « cesser immédiatement et sans conditions » les combats et « à retirer » ses troupes de la bande de Ghaza. La réponse du ministre de la Défense israélien, Ehud Barak, ne s'est pas faite attendre. Dans un communiqué rendu public quelques heures seulement après le discours du président Moubarak, il a déclaré : « Après trois semaines de l'opération Plomb durci, nous sommes très proches des objectifs et de la consolidation des acquis par des accords diplomatiques », annonçant au passage le maintien de ses troupes sur place à Ghaza et leur droit de riposter aux tirs de roquettes.Cette déclaration est intervenue après la signature d'un accord bilatéral entre les USA et Israël sur « la sécurité de la frontière » d'Israël avec l'Egypte, dont le but inavoué est de ghettoïser la résistance et de la couper de toutes les aides provenant de l'extérieur. L'Egypte, directement visée par ce que les USA et Israël appellent « la contrebande à la frontière de Ghaza » a réagi par la voix de son ministre des Affaires étrangères, qui a affirmé que son pays n'est pas lié à l'accord en question. Pour sa part, le Hamas a maintenu ses conditions, résumées en un cessez-le-feu inconditionnel, le retrait des troupes israéliennes, la levée du blocus et l'ouverture de l'ensemble des points de passage du territoire palestinien. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est pour sa part arrivé à Beyrouth, au Liban, d'où il a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat, estimant « ne plus pouvoir attendre que les détails et les mécanismes soient négociés et convenus, alors que des civils continuent d'être traumatisés, blessés ou tués ».En fin de journée, des chars israéliens poursuivaient les bombardements des quartiers du nord-ouest de Ghaza, alors que le bilan des 22 jours de pilonnage aérien, terrestre et maritime fait état de 1205 martyrs et plus de 5350 blessés. Pour la seule journée d'hier, 15 Palestiniens ont été tués lors des bombardements. Dans sa folie meurtrière, l'armée israélienne a ciblé de nombreuses ambulances et 15 centres de santé, empêchant ainsi les blessés d'accéder aux soins nécessaires. Le coordinateur onusien des affaires humanitaires a d'ailleurs appelé, à partir de son siège au Caire, à la nécessité de protéger les hôpitaux de la bande de Ghaza et de permettre aux blessés de bénéficier de soins. Dans un communiqué distribué hier par le centre d'information de l'ONU et repris par les agences de presse, le responsable met en garde contre la dégradation de la situation des hôpitaux et les risques encourus par le personnel médical et les blessés.Les raids israéliens, a-t-il souligné, « ne font qu'aggraver la situation du secteur de la santé dans la bande de Ghaza en raison du nombre considérable de blessés graves évacués vers les hôpitaux, qui souffrent d'un manque cruel en moyens humains et matériels ». Il a indiqué, par ailleurs, que les localités fortement peuplées sont devenues des cibles de l'aviation militaire israélienne, ce qui aggrave les risques auxquels sont exposés les civils, les hôpitaux et les secouristes. Abondant dans le même sens, le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies dans les territoires palestiniens occupés (Ocha) a fait état d'un manque considérable en produits de première nécessité, notamment les denrées alimentaires, le gaz de ville, l'eau et le carburant.Le rapport de l'Ocha fait part des difficultés auxquelles fait face le Croissant-Rouge palestinien pour obtenir, des autorités israéliennes, des autorisations pour l'évacuation des blessés des zones bouclées, précisant que ce dernier reçoit quotidiennement 130 demandes d'évacuation de blessés alors que les autorités israéliennes lui interdisent l'accès à plusieurs régions du nord de Ghaza. Citant le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), le rapport met en garde contre les dangers auxquels sont exposés les femmes enceintes, traumatisées en raison des agressions israéliennes incessantes, faisant état de 130 à 170 naissances par jour à Ghaza, dont 25 cas d'accouchement par césarienne.


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