Algérie - Revue de Presse

Des blessés et une dizaine d'arrestations Les émeutes de l'eau de retour à Tiaret


La paisible localité de Djillali Benamarsituée à quelque soixante kilomètres au nord de Tiaret est sortie de sonanonymat samedi, lorsque de violentes émeutes ont éclaté obligeant les forcesanti-émeutes appuyées par la gendarmerie à intervenir. En effet, il était dixheures samedi lorsque la population, excédée par les coupures intempestivesdans l'alimentation en eau potable a barré la route nationale n° 91 menant à lawilaya de Mascara. Au moins quatre personnes dont une femme ont été incommodéespar les gaz lacrymogènes et une dizaine d'arrestations opérées parmi lesémeutiers. Même l'intervention du chef de la daïra de Mechrâa-Sfa, aidé dans sadémarche par les sages de la ville de Djillali Benamar n'a pas pu calmer lacolère d'une population excédée par le mal-vivre et un chômage sévissant àl'état endémique. Jusqu'à hier, deuxième journée d'émeute, la tension étaittoujours très vive avec un impressionnant dispositif de sécurité déployé auxquatre coins de la commune. Et dans une plate-forme de revendications adresséepar la population aux autorités de la daïra, le problème de l'eau figure enpremier puisque plus de 5.000 habitants survivent avec deux heuresd'alimentation en eau potable tous les deux mois, est-il soutenu.Même le plan de cintrage décidé par lacommune de Djillali Benamar n'a pas étanché la soif d'une population qui crieson ras-le-bol. Des routes défoncées, l'absence de structures sanitaires etautres équipements de loisirs pour les jeunes dans une localité «où nesurvivent plus que les personnes âgées» soupire un citoyen les larmes aux yeux.Et au moment où nous rédigeons ces lignes, la population est toujours dresséeen travers de la route exigeant la présence du wali et la libération sansconditions des jeunes manifestants arrêtés. Pour la deuxième fois en deuxannées, les émeutes de l'eau éclatent dans la wilaya de Tiaret. Alors, commentarriver à conjurer les émeutes de l'eau à travers de nombreuses localités de lawilaya de Tiaret, telle est la lancinante question qui hante depuis plusieurssemaines l'esprit des autorités locales qu'elles soient administratives ouélues. En effet, que ce soit à Tiaret, Sougueur, Frenda, Aïn Bouchekif,Rahouia, Oued Lilli, ou encore Takhmaret, autant de localités dans lesquellesl'été et ses chaleurs caniculaires sont en train de tourner au cauchemar àcause principalement de la pénurie d'eau potable qui dure depuis le début dumois de juin. Et il faut bien dire que la situation n'est pas prête des'améliorer, du moins pas dans les prochains jours, voire les prochainessemaines à en juger par une déclaration au micro de la radio locale dudirecteur de l'Algérienne des eaux faisant état d'une restriction dans ladistribution de l'eau potable puisque celle-ci est passée de un jour sur deux àun jour sur trois à partir du 1er Juillet dernier. La population en général, etsurtout à Tiaret ville, craint sérieusement pour sa santé en raison du risqueplus que jamais présent d'apparition de maladies à transmission hydrique àcause justement du manque d'eau. A Frenda, et Sougueur, deux parmi les centresurbains les plus importants de la wilaya, des tensions liées toujours au manqued'eau potable ont également été enregistrés ces trois derniers jours. Auchef-lieu de wilaya, la situation est tout aussi désastreuse avec l'assèchementalarmant du barrage de Benkhadda, seul pourvoyeur en eau potable de la ville deTiaret et de cinq autres localités, soit plus de 400.000 habitants, et dont levolume de remplissage est passé en dessous des cinq millions de mètres cubes.Une situation des plus critiques obligeant les gestionnaires de l'Algériennedes Eaux à donner un nouveau tour de vis à la distribution de l'eau potable pardes températures dépassant allègrement les 43 degrés Celsius à l'ombre et ce,espèrent-ils, afin de «gérer au mieux et avec le moins de dégâts possibles» lapénurie du précieux liquide, jusqu'à ce que l'on arrive à ce que d'aucunsappellent ici «une solution naturelle», c'est-à-dire les prochaines pluies quine sont pas prêtes de s'annoncer.
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